L'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau, est décédé au terme d'un long combat contre la maladie à l'âge de 84 ans, a annoncé mardi son épouse Lisette Lapointe. Parizeau fut l'artisan du référendum de 1995 sur l'indépendance du Québec,
'Hospitalisé depuis cinq mois, traversant les épreuves les unes après les autres (...), il a dû rendre les armes ce (lundi) soir', a indiqué sa veuve dans un message écrit.
Economiste de formation et ancien compagnon de route du fondateur du Parti québécois (PQ) René Lévesque, Jacques Parizeau a été premier ministre du gouvernement du Québec de 1994 à 1996 et a consacré toute sa carrière politique à la cause de l'indépendance de la province francophone du Canada.
Tout près du but
Au pouvoir, cet homme animé d'une détermination hors du commun avait engagé le Québec sur la voie d'un second référendum, après l'échec de 1980, afin de faire accéder sa province au statut de pays.
Le 30 octobre 1995, voyant son rêve balayé tout près du but, avec 49,42% pour le 'oui' à l'indépendance, il avait annoncé sa démission, quittant la vie politique quelques mois plus tard. 'Grâce à lui, la nation québécoise a franchi les portes de la modernité', a déclaré le chef nouvellement élu du PQ (opposition), Pierre Karl Péladeau.
Né à Montréal le 9 août 1930 dans une famille bourgeoise, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de la London School of Economics, il a enseigné l'économie à l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de Montréal de 1955 à 1989.
Départ fracassant en 1984, avant de revenir
Au début des années 1960, il devient en coulisse, à titre de conseiller de trois premiers ministres successifs, l'un des architectes de la 'Révolution tranquille' québécoise, l'émancipation confessionnelle, politique et économique des Canadiens francophones.
M. Parizeau se lance vraiment en politique en 1969, en adhérant au PQ créé par René Lévesque l'année précédente. Elu député en 1976, il devient ministre des Finances dans le premier gouvernement Lévesque après la victoire historique des indépendantistes, se révélant un fin stratège en matière de finances publiques.
Souverainiste pur et dur, il démissionne avec fracas du gouvernement Lévesque, en 1984, refusant que le PQ mette en veilleuse son option fondamentale après l'échec du référendum de 1980.
M. Parizeau revient en politique en mars 1988, accédant alors à la présidence du PQ, quelques mois seulement après le décès de René Lévesque. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a salué mardi 'un homme de talent, respecté et passionné'.
/ATS