L'Ukraine observe une journée de deuil jeudi après la mort de 33 mineurs dans un coup de grisou dans une mine de charbon de l'Est séparatiste prorusse. Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour 'violation des règles de sécurité', alors que les mineurs ont repris le travail.
Le coup de grisou est survenu la veille dans la mine Zassiadko, tristement célèbre pour ses incidents meurtriers et située en banlieue du fief rebelle de Donetsk, à quelques kilomètres de la ligne de front.
'Les corps de 33 mineurs ont été remontés à la surface', a indiqué à l'AFP un responsable de l'administration régionale, Ilia Souzdalev.
A la morgue de Zassiadko, des mineurs le visage encore noir de suie sont allés récupérer les corps de sept de leurs camarades qui ne peuvent y être conservés faute de place. Enveloppés dans des sacs en plastique noirs, ils ont été emmenés à bord d'un camion.
Journée de deuil
'On était de repos le jour de l'explosion. On a eu beaucoup de chance', témoigne Vadim, un mineur de 45 ans.
Le président ukrainien Petro Porochenko a décrété une journée de deuil dans le pays. Les drapeaux nationaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics et les médias audiovisuels ont exclu de l'antenne les programmes de divertissement. Les enterrements auront lieu vendredi et samedi.
Enquête ouverte
Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour 'violation des règles de sécurité' à la suite de ce drame. Il a toutefois reconnu que l'instruction était 'de facto' impossible sur le terrain, faute d'accès pour les enquêteurs ukrainiens à cette mine située dans la zone sous contrôle rebelle.
Encore en activité malgré la guerre, la mine Zassiadko est l'une des plus grandes d'Ukraine avec ses 10'000 employés. Sa direction a son siège sur le territoire contrôlé par Kiev.
Le travail a repris
A la mine, l'accès restait bouclé par les rebelles armés, mais les mineurs ont repris le travail, déposés par des bus, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des mineurs ont refusé de parler aux journalistes, alors qu'un responsable de la sécurité de la mine interrogé sur les circonstances de l'incident a dit ne rien savoir.
/ATS