Six personnes ont été blessées, dont une gravement, par arme blanche, mercredi gare du Nord à Paris. L'agresseur a été aussitôt maîtrisé par les policiers sur place, a-t-on appris de source policière et auprès du parquet de Paris.
Les faits se sont déroulés peu avant 06h45 au sein de la gare, située en plein coeur du 10e arrondissement de Paris, à une heure de forte affluence.
Aucun élément ne permettait à 09h00 d'évoquer une attaque terroriste, selon une source proche du dossier. L'hypothèse terroriste 'n'est pas privilégiée', a-t-on commenté.
Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
Pour une raison qui n'a pas encore été déterminée, l'homme a blessé plusieurs personnes avec une arme blanche,décrite par la procureure de Paris comme 'un crochet métallique dont la partie la plus longue se termine en pointe, entouré d'une ficelle permettant une meilleure prise en main'.
Les policiers l'ont maîtrisé en faisant usage de leur arme à plusieurs reprises, a-t-on ajouté de même source.
Au total, six personnes ont été blessées, dont cinq légèrement et une grièvement, selon le parquet de Paris. Un policier de la PAF (police aux frontières) a été blessé légèrement lors de son intervention.
L'agresseur, dont le pronostic vital est engagé, a été pris en charge sur place par les secours, avant d'être hospitalisé, selon le parquet.
Inexpulsable
Il 'pourrait' être né en Algérie ou en Libye et âgé d'une vingtaine d'années, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.
'L'identification précise du mis en cause est en cours, ce dernier étant enregistré sous plusieurs identités dans le fichier automatisé des empreintes digitales alimenté par ses déclarations au cours de précédentes procédures dont il a fait l'objet', a-t-elle souligné dans un communiqué.
'Il a été hospitalisé et est en cours d'opération. Il n'a pas pu être auditionné compte tenu de son état de santé. Le certificat descriptif de ses blessures mentionne deux impacts thoraciques et un impact à l'extrémité inférieure du bras droit', a-t-elle ajouté.
Selon une source policière, il s'agit d'un Libyen né en 2000 sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
L'homme étant de nationalité libyenne, la France ne pouvait pas l'expulser vers son pays en raison de l'instabilité qui y règne, a-t-on ajouté de même source.
Les autorités françaises n'entretiennent 'pas de canal d'échanges pour l'identification des ressortissants libyens', a-t-elle précisé.
Lors d'un point de presse, gare du Nord, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a précisé que l'agression avait débuté à '06h42, à l'extérieur puis à l'intérieur de la gare, et s'était achevée à '06h43' avec l'intervention des policiers qui ont tiré à 'trois reprises'.
Le ministre a précisé que les policiers qui sont intervenus étaient en civil et n'étaient pas en service. Ils rentraient chez eux et ont fait usage de leur arme de service, comme ils en ont l'autorisation.
Périmètre de sécurité
Après l'attaque, un périmètre de sécurité a été aussitôt déployé. Des rubans portant la mention 'ne pas franchir' de la police nationale étaient encore installés au sein de la gare et s'étendaient entre les voies 11 à 18, à 08h30, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une annonce était diffusée prévenant les voyageurs de retards pour leur train. 'La gare continue d'être exploitée normalement, pas d'interruption du trafic', a commenté auprès de l'AFP un porte-parole de la SNCF.
Des policiers installaient des grands voiles blancs sous l'escalier d'accès à l'Eurostar pour masquer la vue de l'endroit aux voyageurs .
Le ministre de l'Intérieur a réagi immédiatement sur Twitter en écrivant: 'Merci aux forces de l'ordre pour leur réaction courageuse et efficace'. Il est arrivé sur place à 09h00 entouré d'un conséquent dispositif de sécurité pour 'remercier les forces de l'ordre', a précisé son entourage.
La gare du Nord est la première gare d'Europe et la troisième gare mondiale en termes de flux puisqu'elle accueille 700'000 personnes par jour et plus de 220 millions de visiteurs par an.
Les trains au départ desservent le nord de la France, mais également des destinations internationales comme Londres via l'Eurostar, ou la Belgique et les Pays-Bas via le Thalys.
/ATS