Le navire humanitaire Lifeline, qui se trouve au large de Malte, pourra accoster sur l'île méditerranéenne. L'Italie accueillera une partie des 233 migrants qui se trouvent à bord, a affirmé mardi le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.
M. Conte n'a pas précisé quand le navire serait autorisé à accoster à Malte. 'Je viens d'avoir le président (maltais) Muscat au téléphone: le navire de l'ONG Lifeline accostera à Malte', a déclaré Giuseppe Conte, cité dans un communiqué officiel, ajoutant que 'l'Italie accueillera une partie des migrants'.
Epousant la ligne dure représentée par son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), M. Conte a ajouté que le Lifeline 'sera soumis à une enquête pour s'assurer de sa nationalité et du respect des règles du droit international de la part de son équipage'.
Le Lifeline est un navire d'une trentaine de mètres de long de l'ONG allemande du même nom, mais il bat pavillon néerlandais.
'De manière cohérente avec le principe clé de notre proposition sur l'immigration selon laquelle qui débarque sur les côtes italiennes, espagnoles, grecques ou maltaises débarque en Europe, l'Italie fera sa part et accueillera une partie des migrants qui sont à bord du Lifeline', poursuit le chef du gouvernement italien.
M. Conte n'a pas précisé non plus combien de migrants l'Italie accueillerait, exprimant simplement le souhait que 'd'autres pays européens fassent la même chose'.
Climat peu favorable aux ONG
L’Aquarius, le navire devenu le symbole de la crise européenne sur le dossier des migrants après que l'Italie eut refusé qu'il accoste dans ses ports, mettra pour sa part le cap sur Marseille à vide pour une escale technique qui a été refusée par Malte.
Après une rotation de trois semaines en mer, le navire humanitaire a préféré ne pas faire escale à Catane (Sicile), comme il le fait habituellement, et a sollicité l’autorisation de procéder à une escale technique dans un port maltais.
'Le climat politique actuel en Italie n’est pas favorable aux ONG. On ne veut pas cristalliser davantage l’attention sur quelque chose qui serait de l’ordre de la politique intérieure', a déclaré à la presse le directeur des opérations de SOS Méditerranée, Frédéric Penard.
'Nous nous sommes donc adressés à Malte, où nous avons rarement fait escale, et nous avons eu lundi soir la confirmation du refus de nous accueillir pour cette simple escale technique', a-t-il ajouté.
Après étude de différentes possibilités d’accueil pour à Athènes, Tunis, Toulon ou encore en Corse, le choix s'est porté sur Marseille, où le navire arrivera vendredi, deuxième jour du Conseil européen consacré en partie à ce dossier.
Fossé
Les divergences entre pays européens ont refait surface ces dernières semaines avec le refus du nouveau gouvernement italien et de Malte de laisser accoster l’Aquarius à bord duquel se trouvaient plus de 600 migrants.
Cet épisode a creusé le fossé entre partisans d’une ligne dure - les pays de Visegrad notamment (Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne) - et défenseurs d’une solution européenne et coopérative, à l’image de la chancelière allemande Angela Merkel et d’Emmanuel Macron.
/ATS