Le rapporteur spécial de l'ONU sur la Birmanie Tom Andrews dénonce les effets des coupes de l'aide internationale américaine et de celles d'autres pays. 'C'est une traîtrise' et 'c'est une honte', a-t-il affirmé lundi à la presse à Genève.
'Il y a un coût grave' aux coupes, estime l'Américain, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et qui doit présenter son rapport mercredi au Conseil des droits de l'homme. 'La fin abrupte de ce soutien va les tuer, un nombre considérable de personnes dont des enfants, a-t-il ajouté.
'Ce n'est pas indispensable et c'est cruel', a-t-il encore dit. Plus de la moitié de la population a basculé dans la pauvreté. Plus de 15 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire grave. 'Une famine est imminente dans l'Etat de Rakhine' où deux millions de personnes sont exposées, a également insisté le rapporteur spécial, mandaté par le Conseil des droits de l'homme.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment affirmé qu'il était contraint de mettre un terme début avril à son assistance pour un million de personnes. Et des financements de soins ont aussi été arrêtés, de même que la vaccination, selon des indications crédibles reçues par le rapporteur spécial. Les effets pourraient être observés dans toute la région.
Augmentation des attaques
'Il faut prendre une position' sur cette question, a aussi ajouté M. Andrews qui admet qu'une discussion sur un partage plus large des financements de l'aide doit être menée. Et de demander au Conseil des droits de l'homme d'oeuvrer pour faire face à cette situation. Le rapporteur spécial redoute davantage de violences dans certaines régions en raison de la situation de la population et davantage de trafics de migrants.
Plus largement, il dénonce une augmentation des attaques aériennes des militaires au pouvoir et de l''horreur' des assauts dans certains villages. Une approche est menée pour 'terroriser' la population et éviter qu'elle ne lutte, selon lui.
Ces dernières années, l'ONU a dénoncé de son côté des actes équivalant à des crimes contre l'humanité et crimes de guerre perpétrés par les militaires au pouvoir. Fin janvier, le Haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk avait estimé que la situation se détériorait 'de jour en jour'.
Dans un rapport, son bureau mentionnait les chiffres d'une ONG birmane selon lesquels plus de 1800 civils ont été tués l'année dernière. L'ONU met en cause l'armée et, dans une dimension moins importante, les groupes armés qui luttent contre elle.
/ATS