Des racines qui s'ancrent et des terres qui se partagent à la Maison de paille

Entre le projet de microfermes et celui de création d'étangs ou d'une cuisine solaire, le lieu ...
Des racines qui s'ancrent et des terres qui se partagent à la Maison de paille

Entre le projet de microfermes et celui de création d'étangs ou d'une cuisine solaire, le lieu dédié à la nature et à la spiritualité va s'étendre. L'introspection est d'actualité et ouvre toujours plus la curiosité autour de ce lieu isolé

La Maison de paille qui aura son lot de changements après un crowdfounding réalisé ses derniers mois La Maison de paille qui aura son lot de changements après un crowdfounding réalisé ses derniers mois

Nichée sur une vallée du Clos du Doubs à 750 mètres d'altitude, la Maison de paille propose de vivre à travers la nature, l'agriculture, l'écologie et la spiritualité. Que cela soit le temps d'une visite scolaire, d'un cours sur l'écoconstruction, d'un jeûne, d'un rituel ou d'une nuitée dans la chambre d'hôte, les curieux y sont toujours plus nombreux. Jacques Froidevaux, qui se présente comme le gardien des lieux, s'est lancé dans ce projet en 1989. Il n'aurait pas pensé que la Maison de paille grandirait tant. Et elle va encore se développer. Les projets prévus ces prochains mois y sont divers et variés.

Une visite de la Maison de paille avec Coraline Kaempf

Une recherche de fonds a été menée avec entrain ces derniers mois. Le moment était venu pour la structure de s'étendre, de se dynamiser, de s'autonomiser et de développer la pédagogie, selon Jacques Froidevaux. Cette dernière décennie, l'intérêt pour la spiritualité et la quête de soi croissaient déjà et un public plus large a commencé à s'intéresser aux activités proposées à la Maison de paille. Dernièrement, les problèmes climatiques et la pandémie ont amené leur lots de questionnements au niveau de l'individu et de son rapport à la société, selon lui. Or, se questionner en groupe est souvent essentiel pour trouver des pistes et vivre de manière plus fidèle à soi-même, dit celui qui a fondé la Fondation des fermes communautaires libres. Pour permettre un échange plus conséquent, la structure va se doter d'un nouveau bâtiment, une cuisine solaire va voir le jour, ainsi qu'un coin bien-être et des étangs en extérieur. Les panneaux photovoltaïques occuperont davantage d'espace. La Maison de paille devrait dès lors devenir autonome en électricité. Le but est également de mettre en place des surfaces où auront lieu des ateliers d'écoconstruction et de permaculture afin de partager les savoirs, durablement.

Jacques Froidevaux : «  Pour beaucoup de personnes la Maison de paille a été un tremplin. Il y a eu des changements fabuleux, ce sont de grands cadeaux.  »

L'agriculture va elle aussi se réinventer à sa manière à Essertfallon. La vingtaine d'hectares du terrain sera partagée entre dix personnes afin que chacun y mène son projet personnel, en lien avec le maraîchage, le bétail ou les cultures céréalières. L'objectif est de valoriser l'autonomisation alimentaire et la vente de produits dans des circuits courts. A long terme, l'idée serait peut-être aussi de créer une monnaie locale, explique Deborah Schneider, qui met en place ce projet agricole qui devrait débuter dès l'hiver prochain. Les microfermes ne sont pas encore très courantes en Suisse. Il s'agit donc là d'une expérimentation qui pourrait donner quelques pistes pour revisiter la manière de produire et de travailler la terre. 

Le projet de création d'un écoquartier à Essertfallon est né avec l'implantation de la Maison de paille il y a plus de 20 ans. Il s'agissait d'une idée un peu marginale au départ. Quelques personnes se sont lancées, sans trop savoir où elles atterriraient. La petite graine a fini par germer; les racines se sont ancrées toujours plus profondément dans la terre. La communauté du Clos du Doubs est un des membres les plus anciens de l'organisme suisse menant des réflexions autour des écoquartiers et de leur aveir. Le futur dira si le même destin est réservé au projet de microfermes d'Essertfallon.

Deborah Schneider : «  On va pratiquer la gouvernance horizontale, donc on sera tous un peu chef en fonction de nos compétences.  »

/cka


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