Le chef de file du SPD Peer Steinbrück va quitter la première ligne du parti social-démocrate allemand. Malgré ce départ, son parti a décidé d'entamer des discussions avec les conservateurs d'Angela Merkel en vue de former un gouvernement de "grande coalition". Il ne s'agirait toutefois que "de discussions exploratoires".
"Ma carrière prendra fin de façon harmonieuse", a indiqué un des participants, citant M. Steinbrück. Ce dernier a précisé que le chef de file du SPD n'aspirait à aucune fonction tant au sein du parti que de son groupe de députés au Bundestag. Peer Steinbrück s'exprimait lors d'une réunion de la direction du parti vendredi soir à Berlin.
La réunion s'est déroulée hors de la présence des journalistes. Les quelque 200 délégués du SPD ont décidé à cette occasion de lancer des "discussions exploratoires" sur une éventuelle coalition avec le bloc chrétien-démocrate (CDU/CSU), net vainqueur des élections législatives de dimanche passé, scrutin au cours duquel Peer Steinbrück, 66 ans, était le rival de la chancelière allemande.
Lors de sa campagne, marquée par de nombreuses bourdes et maladresses, M. Steinbrück avait déjà affirmé qu'il ne participerait pas à un éventuel gouvernement de coalition entre le SPD et la CDU, tout en laissant ouvert son avenir à un autre niveau de responsabilité.
Score décevant
Après son score décevant de dimanche (25,7% des voix), le SPD étudie donc une éventuelle alliance avec son rival conservateur, avec qui il a déjà gouverné entre 2005 et 2009.
"Nous allons dans ces discussions avec plein de confiance en nous", a martelé vendredi soir le président du SPD Sigmar Gabriel, semblant vouloir montrer que son parti négocierait cher sa participation à un futur gouvernement Merkel.
La première rencontre entre les deux formations politiques devrait se tenir dès la semaine prochaine, selon la presse. Les sondages montrent que les Allemands souhaitent majoritairement être gouvernés par cette "grande coalition".