Amnesty dénonce l'exploitation des ouvriers immigrés au Qatar

Les ouvriers étrangers du secteur du bâtiment sont traités "comme du bétail" au Qatar, dénonce Amnesty International. Dans un rapport publié dimanche soir, l'ONG appelle la FIFA à ne pas tolérer ces atteintes aux droits humains dans cet émirat qui accueillera la Coupe du monde de football 2022.

Le rapport liste une série d'abus, dont le non-paiement des salaires et des logements sordides. Des ouvriers népalais engagés sur un chantier dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde y affirment devoir travailler sept jours sur sept et douze heures par jour même lorsque la température moyenne dépasse les 40°C.

"Nos observations montrent qu'il existe un niveau alarmant d'exploitation dans le secteur du bâtiment au Qatar", a déclaré dimanche le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty. Il demande donc que la FIFA travaille avec les autorités de l'émirat pour en finir avec ces abus qui concernent surtout des ouvriers d'Asie du Sud.

Dans un communiqué, la FIFA assure que le respect des droits de l'homme est au coeur de ses activités. Pour la fédération, la Coupe du monde est une "grande occasion pour cette région de découvrir le football comme une plate-forme pour un changement social positif, passant par une amélioration des droits des travailleurs et des conditions de vie des ouvriers immigrés".

Ouvriers exploités

Pour Amnesty, il est inexcusable que dans un des pays les plus riches de la planète, tant d'ouvriers soient "impitoyablement exploités et privés de leur salaire". Amnesty dénonce le mépris dont font preuve les entreprises du bâtiment et les autorités qataries à l'égard des droits fondamentaux des travailleurs immigrés.

L'organisation internationale n'est pas la première à braquer les projecteurs sur les conditions d'existence de la main-d'oeuvre immigrée présente au Qatar. Le quotidien britannique "The Guardian" de même de la Confédération internationale des syndicats (ITUC) ont avant elle publié des informations alarmantes sur la situation.

De faux documents

Amnesty s'appuie sur des entretiens menés auprès de 210 travailleurs immigrés du secteur de la construction. Ils ont été rencontrés dans l'émirat en octobre 2012 et en mars dernier. Les enquêteurs ont également eu des réunions avec des représentants de 22 entreprises du secteur ainsi que du gouvernement qatari.

/ATS


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