Une année jour pour jour après les manifestations qui ont conduit à la destitution du président égyptien Mohamed Morsi, la ville du Caire a été le théâtre d'un attentat meurtrier lundi. Des jihadistes avaient annoncé avoir posé des bombes. L'une d'elles a tué deux officiers près du palais présidentiel.
Les forces de police ratissaient les alentours du palais afin de découvrir et désamorcer d'éventuels engins explosifs. Deux officiers de police ont été tués dans l'opération et plusieurs personnes blessées, selon le ministère égyptien de l'Intérieur.
Depuis une semaine, les attentats se sont multipliés au Caire. Des séries d'explosions ont visé le métro de la mégalopole à l'heure de pointe et une centrale de télécommunications en construction.
Et des violences sont à craindre jeudi. Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à manifester ce jour-là pour marquer l'anniversaire de la destitution du premier chef d'Etat élu démocratiquement d'Egypte. Ils veulent aussi dénoncer de nouveau le "coup d'Etat militaire" du 3 juillet 2013.
Il y a un an, l'Egypte est entrée dans un engrenage de violence. Des millions d'Egyptiens avaient manifesté pour réclamer le départ du président islamiste Mohamed Morsi. Celui-ci était accusé d'accaparer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans, confrérie dont il est issu, et d'islamiser à marche forcée la société égyptienne.
L'armée était alors intervenue pour le destituer et avait repris la main. Le nouveau pouvoir au Caire est depuis dirigé par Abdel Fattah al-Sissi, l'ancien chef de l'armée et tombeur de Morsi. M. Sissi a été élu en mai dernier président avec près de 97% des voix.
Après la destitution de M. Morsi, la confrérie a été violemment réprimée, puis interdite. La répression a fait en un an plus de 1400 morts et a abouti à l'arrestation de 16'000 personnes.
En représailles, des groupes jihadistes ont mené des attentats, la plupart dans la péninsule du Sinaï. Ces attaques ont tué plus de 500 policiers et soldats, selon le gouvernement.
Les autorités font porter à la confrérie interdite de M. Morsi la responsabilité des violences. Pourtant, la plupart des attentats sont revendiqués par des mouvements jihadistes sans lien connu avec les Frères musulmans.
Parallèlement à la sanglante répression visant les pro-Morsi, les autorités ont ouvert un nouveau front. Elles s'en prennent désormais à l'opposition laïque et progressiste, dont les principales figures sont déjà derrière les barreaux ou devant des juges.