Beppe Grillo a été condamné lundi à quatre mois de prison ferme par le tribunal de Turin. Le chef du Mouvement 5 Etoiles avait brisé les scellés d'un chantier du TGV Lyon-Turin. Son avocat attend "les motivations du tribunal avant de prendre la décision de faire appel ou non".
Le procureur avait requis une peine de neuf mois de prison à l'encontre de Beppe Grillo. Onze autres militants opposés à la construction de cette ligne ont également été condamnés à des peines allant jusqu'à neuf mois de prison. Dix autres ont été relaxés.
"Votre solidarité est d'une grande aide. Je n'abandonnerai pas. C'est nous qui vaincrons", a commenté Beppe Grillo sur son compte Twitter.
Le dirigeant historique des "No-TAV" (No al treno alta velocità, soit: non au TGV, en italien), Alberto Perino, a été condamné lui aussi à quatre mois de prison ferme. Il a eu ce commentaire: "Une condamnation aussi lourde, pour un délit de ce type, est un cas unique en Italie. Cela illustre bien le climat de chasse aux sorcières qui existe".
A la lecture de la sentence, une partie du public s'est levée pour brandir une banderole demandant "Que l'on cesse de faire main basse sur le Val de Suse" (nord-ouest), où passera la ligne ferroviaire.
Le 15 janvier, trois responsables du mouvement opposé au TGV Lyon-Turin avaient été condamnés à verser près de 200'000 euros (243'000 francs) de dommages et intérêts pour avoir mené des actions contre le chantier.
Selon ses promoteurs, cette "autoroute ferroviaire", projet stratégique dans le cadre du réseau européen, doit permettre de libérer les routes d'un million de camions par an. Il doit aussi éviter l'émission de trois millions de tonnes de CO2 par an.
Lancé en 2001, le projet a pris du retard et sa mise en service est désormais prévue pour 2025-2026. Son coût total est évalué à 26 milliards d'euros (32 milliards de francs). Jugé trop coûteux, inutile et destructeur de l'environnement par ses détracteurs, ce projet a été la cible de nombreuses attaques, avec des manifestations parfois violentes côté italien.