Le vice-président américain Joe Biden a réaffirmé mardi à Tokyo la force de l'alliance Etats-Unis/Japon, mais s'est aussi employé à jouer les "démineurs" dans la crise qui s'envenime entre le Japon et la Chine, où il est attendu mercredi. Un exercice délicat au moment où les Etats-Unis recentrent leur diplomatie sur l'Asie.
Washington doit donner des gages sans faille de son soutien politique et militaire au Japon, son principal allié régional, sans pour autant froisser la puissante Chine avec laquelle les Etats-Unis ont de gros intérêts politiques mais aussi économiques et financiers.
Washington est "vivement préoccupé" par la "zone d'identification de la défense aérienne" (ZIDA) établie récemment par Pékin en mer de Chine, a répété M. Biden à Tokyo. "Cette initiative a exacerbé les tensions régionales, ainsi que le risque d'accident et d'erreur d'appréciation", a averti le vice-président américain.
"Cela souligne la nécessité d'un mécanisme de gestion de crise et de canaux de communication efficaces entre la Chine et le Japon afin de limiter le risque d'escalade", a-t-il poursuivi.
Depuis fin novembre, la Chine demande à tous les appareils entrant dans la ZIDA de s'identifier au préalable, ce qui a provoqué de vives réactions à Tokyo et à Séoul. Cette zone englobe des îlots inhabités administrés par le Japon et revendiqués par la Chine, appelés Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin. Le contentieux territorial provoque de vives tensions bilatérales depuis plusieurs mois.
En envoyant la semaine dernière deux bombardiers B-52 non armés dans cette ZIDA sans en avertir Pékin, l'administration du président américain Barack Obama, liée à Tokyo par des accords de défense, a affiché la même fermeté que le gouvernement japonais. Séoul et Taïwan ne souhaitent pas non plus obtempérer aux diktats de Pékin.
"Le refus catégorique de tout signalement de la part d'un petit nombre d'Etats n'est pas bénéfique et c'est une démonstration irresponsable. La zone d'identification de la défense aérienne en mer de Chine orientale est une zone sûre, pas risquée, une zone de coopération, pas de confrontation", a réagi le ministère chinois de la Défense.