Catastrophe ferroviaire: une pièce de l'aiguillage en cause

La défaillance d'une pièce d'acier de dix kilogrammes dans le système d'aiguillage était samedi la piste privilégiée pour expliquer le déraillement vendredi du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (Essonne). L'accident a fait six morts et neuf blessés graves, dont deux pour lesquelles le pronostic vital est engagé.

"L'éclisse", sorte d'agrafe qui relie deux rails, "s'est désolidarisée, elle s'est détachée, elle est sortie de son logement", a détaillé Pierre Izard, directeur général des infrastructures de la SNCF.

Immédiatement après l'accident, des témoignages de voyageurs semblaient mettre en cause l'aiguillage, à 200 mètres en amont de la gare.

Dans ce contexte, la SNCF va contrôler les 5000 pièces semblables de son réseau. "La SNCF se considère comme responsable. Elle est responsable de la vie de ses clients", a-t-il dit.

Obsolescence des infrastructures

Son ministre de tutelle, Frédéric Cuvillier, a cité l'obsolescence des infrastructures ferroviaires françaises: "le constat est sévère avec une dégradation ces dernières années, faute de moyens consacrés aux lignes classiques."

L'aiguillage a pourtant fait l'objet d'un contrôle de sécurité le 4 juillet, selon la SNCF. Une demi-heure avant la catastrophe, un autre train est passé sans qu'aucune anomalie ne soit relevée. Quant aux wagons et à la locomotive, ils étaient "à jour de toute vérification".

Bilan de six morts définitif

Selon des sources proches de l'enquête, les victimes seraient un couple d'octogénaires, trois hommes de 19, 23 et 60 ans et une jeune femme dont l'âge n'a pas été spécifié.

Certaines se trouvaient sans doute dans le train et d'autres sur le quai quand le train a déraillé à 17h14. En outre, neuf personnes sont gravement blessées, dont deux ont un pronostic vital engagé, d'après le Samu de Paris.

Dans la soirée, le préfet de l'Essonne, Michel Fuzeau, a annoncé que le bilan des six morts devenait "définitif", aucune nouvelle victime n'ayant été découverte après le levage d'une première voiture du train. Il n'y a plus que 16 blessés hospitalisés ce soir ", a-t-il déclaré.

En hommage aux victimes, une minute de silence a été observée à midi dans toutes les gares de France.

/SERVICE


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