Condamné, Silvio Berlusconi perd son siège de sénateur

Le Sénat italien a décidé l'éviction de Silvio Berlusconi, suite à sa condamnation en août pour fraude fiscale dans l'affaire de son empire médiatique Mediaset. Le "Cavaliere" a toutefois promis de "continuer à combattre".

Cette décision était attendue, les élus du Parti démocrate (PD, gauche) d'Enrico Letta et ceux du Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo ayant fait savoir qu'ils se prononceraient pour la déchéance du "Cavaliere", qui est au coeur de la vie politique italienne depuis près de vingt ans.

Les élus de la Chambre haute ont rejeté neuf textes déposés par les partisans de M. Berlusconi pour tenter d'empêcher sa déchéance. Le président du Sénat Pietro Grasso a en conséquence annoncé que l'ancien président du Conseil ne pouvait plus occuper son siège.

Une loi, adoptée en 2012, prévoit l'inéligibilité pendant six ans de tout élu condamné à une peine de plus de deux ans de prison.

"Peloton d'exécution"

"Aucun leader politique n'a jamais subi une persécution comme celle que j'ai vécue", s'est plaint l'ex-chef du gouvernement, évoquant même "un peloton d'exécution" et accusant "une magistrature communiste d'avoir ouvert la route à la conquête du pouvoir par la gauche".

A 77 ans, l'ex-chef du gouvernement n'a rien perdu de sa combativité. Dénonçant un "coup d'Etat" dont il serait victime, il a promis de mobiliser tous ses moyens contre le gouvernement de "large entente", réunissant le PD et des dissidents du courant berlusconien qui ont fondé le Nouveau Centre Droit (NCD) sous la direction du ministre de l'Intérieur Angelino Alfano.

Alors que les sénateurs votaient sur son exclusion, il s'est adressé à plusieurs milliers de ses partisans rassemblés devant sa résidence romaine du palais Grazioli, promettant de continuer le combat politique même sans mandat parlementaire, comme le fait Beppe Grillo. "Je ne vais pas me retirer dans un couvent !", a-t-il assuré.

Forza Italia relancée

Sur les ruines du parti du Peuple de la liberté (PDL), Silvio Berlusconi a officiellement relancé ce mois-ci sa formation Forza Italia, qu'il avait créée en 1994. Selon de récents sondages, Forza Italia et ses alliés de droite obtiendraient 34,5 à 37% des voix en cas d'élections anticipées, contre 31 à 33% pour le centre gauche.

/ATS


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