Des milliers de soldats irakiens, appuyés par des chars et l'aviation, avançaient vers Tikrit. Cette opération constitue la plus grande contre-offensive engagée par l'armée irakienne depuis le début de l'avancée fulgurante des insurgés sunnites qui a plongé le pays dans le chaos.
Pour les aider à reprendre du terrain après leur déroute aux premiers jours de l'offensive des insurgés lancée le 9 juin, la Russie a livré cinq avions de combat Sukhoi aux forces irakiennes, sur la douzaine commandée.
Les Etats-Unis, eux, ont envoyé des experts militaires conseiller les soldats et des drones survoler Bagdad, un objectif des assaillants.
A la faveur de cette offensive qui a fait plus d'un millier de morts selon l'ONU, les insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés de larges pans de territoires à l'ouest, au nord et à l'est de la capitale irakienne.
Alors que les appels en Irak et à l'étranger en faveur de la mise en place d'un gouvernement d'union se sont multipliés, le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite accusé d'avoir marginalisé les sunnites, a semblé finalement se rallier à cette idée et le Parlement doit se réunir mardi pour déclencher le processus.
Pour le deuxième jour consécutif, l'armée intensifiait ses contre-attaques dans la province de Salaheddine (nord) afin de reprendre plusieurs régions tombées aux mains des insurgés, principalement son chef-lieu Tikrit, un fief de l'ex-dirigeant Saddam Hussein.
Selon des témoins, l'aviation menait depuis l'aube des raids contre plusieurs positions des insurgés dans la ville au lendemain de l'arrivée de forces terrestres à la limite ouest de la ville.
Mais ces derniers ont de quoi répliquer: deux témoins disent avoir vu un hélicoptère de l'armée être touché par un missile avant de s'écraser près d'un marché. Aucun bilan de victimes n'a pu être obtenu dans l'immédiat.
Plus au nord, des dizaines de civils volontaires soutenus par les forces kurdes ont attaqué les insurgés dans un village majoritairement chiite au sud de Kirkouk pour les en déloger, selon un responsable militaire.
Relayant l'appel lancé par les évêques d'Irak, le pape a appelé les dirigeants irakiens, minés par les divisions, à tout faire pour "préserver l'unité nationale et éviter la guerre".
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue arabe ont par ailleurs lancé un appel conjoint à un cessez-le-feu en Syrie durant le mois de jeûne musulman du ramadan, qui a commencé.