Un double attentat a fait mardi au moins 118 morts et 56 blessées sur un marché de Jos dans le centre du Nigeria, ont annoncé les services d'urgence. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais, selon certains observateurs, elle porterait la marque des islamistes de Boko Haram.
"Le nombre de cadavres est actuellement de 118", a déclaré l'agence nationale de gestion des crises (NEMA) tout en estimant qu'il pourrait "y avoir plus de cadavres dans les décombres" dus aux explosions. Selon un porte-parole du gouverneur, les victimes sont "en majorité des femmes".
La première explosion, due à un camion piégé, est survenue vers 15h00 (16h00 en Suisse) sur le marché New Abuja. Une vingtaine de minutes après, un minibus piégé explosait à son tour, prenant au piège des membres des équipes de secours qui s'efforçaient d'accéder aux victimes.
Sous le feu des critiques pour sa lenteur et son manque d'initiative dans la période de tourmente que subit depuis quelque temps le Nigeria, le président Goodluck Jonathan a rapidement condamné ces attentats. C'est "une attaque tragique contre la liberté humaine" perpétrée par des hommes "cruels et diaboliques". "Le gouvernement reste entièrement engagé pour gagner la guerre contre le terrorisme", a souligné la présidence.
L'Etat du Plateau marque la limite entre le Sud chrétien et le Nord majoritairement musulman du pays le plus peuplé d'Afrique, première puissance économique du continent. L'Etat du Plateau et sa capitale Jos ont été par le passé le théâtre de violences intercommunautaires meurtrières tout comme d'attaques de Boko Haram.
Le double attentat de mardi, après une attaque suicide dimanche à Kano, la grande ville du Nord, ne sont pas de nature à rassurer les Nigérians, déjà ulcérés par l'incapacité du pouvoir à sauver quelque 200 lycéennes enlevées mi-avril à Chibok (nord-est) par l'insurrection islamiste.
Toutefois, aucune de ces dernières attaques n'a été revendiquée, et les autorités n'ont pas désigné de responsables pour l'heure. La police a indiqué mardi avoir arrêté deux suspects après l'attentat de Kano, survenu dans un quartier majoritairement chrétien aux nombreux bars et restaurants.