Les Ecossais étaient appelés jeudi à se prononcer par référendum sur l'indépendance de leur nation au terme d'une campagne très disputée. Celle-ci s'est achevée sur une courte avance des partisans du "non" dans les derniers sondages.
Donné perdant par les sondages, le camp de l'indépendance a reçu un puissant soutien de dernière minute de la part de la star du tennis britannique Andy Murray qui a twitté: "Faisons-le".
Pour beaucoup d'Écossais, il s'agit d'un choix entre "le coeur et la tête", entre l'émotion et l'incertitude face au saut dans l'inconnu que représenterait un Etat indépendant.
Le suspense était d'autant plus grand qu'environ 600'000 électeurs affirmaient être indécis seulement quelques heures avant de se rendre dans l'isoloir. Un "oui" mettrait fin à 307 années d'union avec l'Angleterre.
Les bureaux de vote devaient fermer à 22h00 (23h00 heures en Suisse). Le résultat est attendu vendredi matin. Cinq sondages donnaient un avantage aux unionistes avec 52% d'intentions de vote pour le "non", contre 48% pour le "oui". Un sixième donnait 51% en faveur du "non" et 49% en faveur du "oui", tandis qu'un autre donnait le "non" à 53% et les séparatistes à 47%.
Confronté à la menace interne la plus importante pour le Royaume-Uni depuis l'Indépendance de l'Irlande il y a près d'un siècle, l'establishment politique et économique britannique a tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les Ecossais de rester au sein du Royaume-Uni. Le premier ministre David Cameron sait son poste menacé en cas de victoire du "oui".
Avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, il a solennellement promis une autonomie accrue aux Ecossais s'ils renoncent à l'indépendance, sous forme de nouvelles prérogatives fiscales.
Le cadeau fait déjà des envieux en Angleterre, au Pays de Galles, en Irlande du Nord et dans certaines grandes métropoles comme Manchester, qui sollicitent des prérogatives élargies dans un pays qui figure parmi les plus centralisés en Europe.
En cas de victoire du oui, trois choix s'offriront à David Cameron, selon les analystes: anticiper les élections générales prévues en mai 2015, remettre sa démission, ou poser la question de confiance au Parlement. Le triomphe des indépendantistes ouvrirait 18 mois d'acrimonieuses négociations entre Londres et Edimbourg en vue de préparer les contours du nouvel Etat d'ici la proclamation de l'indépendance, le 24 mars 2016.
Les séparatistes souhaitent garder la livre pour monnaie et la reine pour souveraine, intégrer l'Union européenne et l'OTAN. Mais tous ces sujets, ainsi que le partage des recettes de l'or noir de la Mer du Nord et de la dette, sont ouverts à la discussion.