Un des principaux responsables de l'opposition égyptienne, le Prix Nobel Mohammed ElBaradei, a appelé samedi le président Mohamed Morsi à démissionner. Ce dernier, qui est intervenu samedi dans la presse, a indiqué n'avoir pas l'intention de partir. Il souhaite plutôt établir un dialogue avec l'opposition.
"Pour le bien de l'Egypte, j'appelle le président Morsi à démissionner pour nous donner une chance d'entrer dans une nouvelle phase basée sur les principes de liberté et de justice", a déclaré l'ancien chef de l'agence atomique de l'ONU, lors d'une conférence.
"J'appelle le président Morsi et les Frères musulmans (dont il est issu) à entendre les cris qui montent de toute l'Egypte", a poursuivi le chef du parti al-Dostour et responsable du Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition.
"Nous voulons une Egypte qui soit celle pour laquelle la révolution a eu lieu", a ajouté M. ElBaradei, en référence au soulèvement populaire qui a abouti à la chute de Hosni Moubarak début 2011.
Une campagne intitulée Tamarod (rébellion) appelle à manifester le 30 juin, le jour du premier anniversaire de l'investiture de M. Morsi, devant le palais présidentiel au Caire. Tamarod revendique 15 millions de signatures pour une pétition réclamant le départ de M. Morsi. Ce dernier est accusé de vouloir monopoliser le pouvoir au profit des Frères musulmans et de laisser le pays s'enfoncer dans la crise économique.
Le chef de l'Etat a de son côté renouvelé, dans un entretien publié samedi par le journal gouvernemental "Akhbar al-Youm", son appel à un dialogue avec l'opposition, tout en laissant entendre qu'il n'avait pas l'intention de partir en dehors du cadre institutionnel et électoral, qui prévoit la prochaine présidentielle pour 2016.
"Si les Egyptiens choisissent quelqu'un d'autre que moi à la prochaine élection, je lui remettrai le pouvoir conformément à la Constitution et à la loi", a-t-il dit. "Je le ferai dans un esprit de bonne volonté (...) conformément à la démocratie et à mon rejet de tout monopole du pouvoir", a encore ajouté M. Morsi.