Le gouvernement thaïlandais a annoncé mardi la mise en place de l'état d'urgence à Bangkok et sa proche banlieue. Cette mesure a été prévue pour faire face aux manifestations qui réclament depuis plus de deux mois la chute de la Première ministre Yingluck Shinawatra.
L'état d'urgence, qui entrera en vigueur mercredi pour 60 jours dans la capitale et sa proche banlieue, donne plus de pouvoirs aux autorités qui ont toutefois promis de ne pas mettre un terme au mouvement par la violence.
"Nous n'utiliserons pas la force. Nous n'avons pas de politique pour disperser (les manifestants), nous n'avons pas annoncé de couvre-feu pour l'instant", a déclaré le ministre du Travail, Chalerm Yubamrung, désigné pour superviser l'application de l'état d'urgence, assurant aussi que la Thaïlande respecterait les normes internationales.
Cette décision est intervenue alors que plusieurs incidents violents ont eu lieu ces derniers jours après plus de deux mois d'une crise qui a fait au total neuf tués, la plupart abattus dans des circonstances troubles.
Les manifestants, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d'ultra-royalistes et d'habitants du Sud, réclament la tête de la Première ministre Yingluck Shinawatra et la fin de ce qu'ils appellent le "système Thaksin", du nom de son frère Thaksin Shinawatra, qu'ils associent à une corruption généralisée et qu'ils accusent de gouverner à travers elle depuis son exil.
L'ancien chef du gouvernement, qui reste le personnage central de la politique du royaume, a été renversé en 2006 par un coup d'Etat, engluant la Thaïlande dans des crises politiques à répétition, mettant en lumière la division du pays entre ceux qui l'adorent et ceux qui le haïssent.