Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine a été mis à mal dimanche avec de nouveaux bombardements dans les environs du port stratégique de Marioupol et de la grande ville de Donetsk. Ces sites constituent les deux principaux fronts entre les forces gouvernementales et les séparatistes pro-russes.
Les rebelles séparatistes tentent depuis plusieurs jours de s'emparer de Marioupol, dernière grande ville encore sous contrôle ukrainien. Selon les autorités locales, ils ont tiré dans la nuit sur un barrage à la sortie est de la ville.
"Une femme a été tuée et trois habitants de Marioupol ont été blessés", a indiqué la mairie de ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine.
Tôt dimanche, le calme était revenu à Marioupol. Le point de contrôle ukrainien était toujours occupé par les forces ukrainiennes.
"Vous voyez quel genre de cessez-le-feu il y a du côté russe", ironise Pacha, un combattant du bataillon de Vinnitsa. Quelques heures plus tôt, les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine avaient estimé au cours d'un entretien téléphonique que le cessez-le-feu signé vendredi était "globalement respecté".
Cette trêve est destinée à mettre fin à un conflit de près de cinq mois dans cette région. Elle constitue un succès pour les insurgés et la Russie, dans la mesure où elle semble entériner la perte pour Kiev de plusieurs villes de l'Est après l'avancée victorieuse ces dernières semaines des rebelles.
Mais le cessez-le-feu a été accueilli avec scepticisme par les Occidentaux. Ils accusent la Russie d'avoir déployé des troupes régulières dans l'est de l'Ukraine, ce que Moscou a toujours démenti.
Selon le "protocole" de cessez-le-feu, l'accord ouvre la porte à un "statut spécial" pour les régions tenues par les séparatistes. Il prévoit aussi des élections pour les régions de Donetsk et Lougansk, fiefs des rebelles prorusses. Ceux-ci ont exigé samedi leur "indépendance".
Plusieurs pays de l'OTAN ont par ailleurs démenti dimanche les affirmations d'un conseiller du président ukrainien selon lesquelles cinq Etats membres de l'Alliance atlantique - Etats-Unis, France, Italie, Pologne et Norvège - "avaient accepté de fournir des armes et une assistance militaire à l'Ukraine".