Vincent Autin et Bruno Boileau sont devenus mercredi à Montpellier les premiers homosexuels de France à célébrer leur union à la mairie après l'adoption de la loi autorisant le mariage "pour tous". La France devient ainsi le 14e pays à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe.
Les deux hommes se sont dit "oui" dans une salle de l'Hôtel-de-Ville en présence de la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, une amie du couple. Un tonnerre d'applaudissements a salué l'union entre les deux nouveaux époux. Plus de 400 invités et participants et quelque 200 journalistes étaient également présents.
Cette cérémonie marque l'aboutissement d'un long processus législatif au cours duquel des milliers d'opposants sont descendus dans la rue pour contester le projet. Mercredi, des membres de forces de l'ordre étaient déployés autour de la mairie de Montpellier pour éviter tout débordement.
"C'est donc un grand honneur pour moi de vous dire que vous êtes unis par le mariage au nom de la loi", a dit la maire de la ville, Hélène Mandroux. "Votre histoire rencontre en ce jour celle de tout un pays", a-t-elle ajouté.
Huées très minoritaires
Auparavant le couple avait traversé le parvis de la mairie, sous des applaudissements, mais subissant aussi quelques huées, très minoritaires. Un manifestant avait également allumé à l'extérieur un feu de bengale avant d'être rapidement chassé par des représentants des forces de l'ordre.
Les deux époux étaient tous deux vêtus d'un costume noir, avec une cravate noire pour Vincent et un noeud papillon noir pour Bruno. Ils sont donc les premiers bénéficiaires de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, votée définitivement au Parlement le 23 avril et validée par le Conseil constitutionnel il y a dix jours.
Ce texte, adopté après plus de 170 heures de débat parlementaire, a fait de la France le 14e Etat du monde à autoriser le mariage homosexuel. Malgré la publication de la loi le 18 mai au Journal officiel, des dizaines de milliers d'opposants ont encore défilé dimanche à Paris lors d'un baroud d'honneur contre le texte. Ils étaient soutenus par une partie de l'UMP et de l'extrême droite.