Les représentants du régime syrien et de l'opposition ont étalé mercredi leurs divisions à Montreux (VD), au premier jour de la conférence de paix Genève 2. Appelant à saisir une opportunité "historique", les grandes puissances, l'ONU ou encore la Suisse évoquent une première étape avec des discussions qu'elles attendent longues et difficiles.
Dans un discours de 35 minutes, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a fait monter le ton. Il a qualifié les représentants de l'opposition syrienne, dirigés par Ahmad Jarba et assis en face de lui, de "traîtres" et d'"agents à la solde des ennemis" de la Syrie.
Arrivé en retard avec sa délégation, M. Jarba a appelé le président syrien Bachar al-Assad à remettre son pouvoir à un gouvernement de transition. La télévision syrienne a diffusé son discours en montrant en parallèle des images présentées comme des "crimes terroristes".
Autant le secrétaire d'Etat américain John Kerry que son homologue russe Sergueï Lavrov ont eux affirmé leur soutien au communiqué du 30 juin 2012 demandant la constitution d'un gouvernement de transition après un cessez-le-feu. Mais leur intervention a montré des divergences sur un tel cabinet.
Côté américain, M. Kerry a estimé que Bachar al-Assad a perdu toute légitimité. "Il n'y a pas de place pour un homme qui a tué des milliers de ses citoyens", a-t-il affirmé.
Après des entretiens séparés jeudi avec l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, les deux délégations ont promis de s'asseoir à la même table à partir de vendredi. Les discussions directes devraient s'étendre sur une semaine environ avant une pause puis une seconde session de pourparlers, selon le ministre russe.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé les deux délégations à discuter "sérieusement et honnêtement". Il les invite à se mettre d'accord dans un premier temps sur des mesures de confiance, comme des cessez-le-feu sur le plan local et la libération de prisonniers.