Le président français François Hollande a défendu lundi une position d'équilibre dans le conflit au Proche-Orient, invitant les Palestiniens à "faire des gestes" pour permettre un accord de paix avec Israël, sommé pour sa part de cesser toute colonisation. Il a également plaidé pour un partage de Jérusalem comme capitale des deux Etats.
"La position de la France est connue. C'est un règlement négocié pour que les Etats d'Israël et de Palestine puissent coexister en paix et en sécurité", a-t-il déclaré dans un discours à la Knesset.
Il s'est placé dans les pas de ses prédécesseurs, affirmant qu'un "statu quo n'est pas tenable". "La colonisation doit cesser car elle compromet la solution des deux Etats", a-t-il estimé.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a précédé à la tribune, l'accueillant par un "Bienvenue à Jérusalem, capitale du peuple juif depuis 3000 ans". Il a poursuivi sur le ton du défi en invitant Mahmoud Abbas à venir au parlement israélien reconnaître l'Etat d'Israël.
"Je lui lance un appel : brisons la glace, venez à la Knesset, je viendrai à Ramallah. Venez à cette tribune et reconnaissez la vérité historique", a lancé le Premier ministre, affirmant la présence multimilliénaire du peuple juif en terre d'Israël.
Auparavant, lors d'une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, le chef de l'Etat français a appelé le président palestinien, devant lequel il avait auparavant plaidé pour "une solution réaliste" au problème des réfugiés, à faire preuve de "réalisme sur tous les sujets".
Geste hautement symbolique, il a déposé une gerbe au mausolée du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 à Paris, et dont le tombeau se trouve dans l'enceinte de la Mouqataa.
M. Abbas a rappelé que la colonisation était "illégale" au regard du droit international et remercié l'Union européenne, en particulier la France, pour ses récentes lignes directrices excluant les territoires occupés de sa coopération avec Israël.
Cinq accords bilatéraux ont été signés dont une convention d'aide budgétaire pour 2013 d'un montant de 9 millions d'euros, et une déclaration d'intention de création d'un lycée français à Ramallah.