La police de Hong Kong a fait usage de gaz lacrymogène dimanche à l'encontre de dizaines de milliers de manifestants. Les militants prodémocratie sont déterminés comme jamais à obtenir de Pékin davantage de libertés politiques.
Les protestataires ont envahi une importante voie de circulation et paralysé une partie du centre de la ville. Ils dénoncent la décision de Pékin de limiter la portée du suffrage universel dans l'ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise.
Les policiers ont tiré à deux reprises plusieurs salves de gaz lacrymogène à l'encontre des manifestants, ce qui est très rare à Hong Kong. Les protestataires ont également essuyé des jets de gaz poivre.
Ils venaient de forcer un cordon de police mis en place autour des bâtiments abritant le siège du gouvernement et du conseil législatif de Hong Kong, pour empêcher d'autres militants de venir gonfler leurs rangs. Les manifestants campent depuis plusieurs jours devant ces édifices officiels.
Selon les estimations de journalistes de l'AFP, des dizaines de milliers de personnes étaient présentes. "Honte, honte, honte!", se sont écriés les manifestants. Ils tentaient désespérément de se protéger des épais nuages de gaz à l'aide de parapluies, de bâches en plastique et de film alimentaire avec lequel ils s'étaient enveloppé le visage.
"Nous avons le droit de rester ici et de protester", a commenté Ryan Chung, un lycéen de 19 ans. "Le monde doit savoir ce qui se passe à Hong Kong. Ils doivent savoir que nous voulons la démocratie, mais que nous ne l'obtenons pas".
Ces scènes très inhabituelles dans l'ancienne colonie britannique sont venues ponctuer une semaine de manifestations animées par les étudiants en grève. Dimanche, Occupy Central, l'organisation prodémocratie la plus en vue, a décidé de se jeter officiellement dans la bataille.