Les insurgés sunnites se sont emparés de Tal-Afar et son aéroport, localité irakienne stratégique entre Mossoul (nord), tombée le 10 juin aux mains de l'insurrection, et la frontière syrienne, ont indiqué un responsable local et des témoins. Un porte-parole officiel irakien a déclaré que plusieurs "centaines de soldats" avaient été sauvagement tués par les jihadistes.
Plusieurs centaines de civils ont également été tués dans ces "massacres", a dit le porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki pour les affaires de sécurité, Qassem Atta.
"Les insurgés ont pris le contrôle total de Tal-Afar (380 km au nord de Bagdad) et de son aéroport", après le retrait des forces gouvernementales, ont dit de leur côté un responsable local et des témoins. Une grande partie des habitants a quitté la région, selon les mêmes sources.
Cette ville majoritairement chiite est la plus importante de la province de Ninive à ne pas être entièrement tombée aux mains des insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Tal-Afar se trouve dans une position stratégique, à une centaine de km de la frontière syrienne, alors que l'EIIL aspire à lancer un Etat islamique à cheval sur l'Irak et la Syrie et occupe déjà plusieurs secteurs en Syrie, pays en guerre depuis plus de trois ans.
Les combattants de l'EIIL, appuyés par des partisans de l'ex-président Saddam Hussein, ont pris depuis le 9 juin le contrôle de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, d'une grande partie de sa province Ninive, de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord).
Durant les premiers jours de cette offensive, les forces de sécurité ont fait preuve d'une très faible résistance. Nombre de policiers ou de soldats avaient abandonné leurs positions.
Après cette débandade, les forces irakiennes semblaient néanmoins commencer à relever la tête. Ils avaient reconquis certaines villes, sans néanmoins réussir à stopper l'avancée des djihadistes.
Soixante-neuf détenus ont par ailleurs été tués dans l'attaque par des insurgés d'un convoi les transportant au sud de Bagdad dans la matinée, selon un nouveau bilan de sources médicale et policière.
Huit hommes armés ainsi qu'un policier ont également péri dans les affrontements qui ont suivi à Hashimiyah, une ville de la province de Babylone. Les circonstances de l'attaque n'étaient pas clairement établies dans l'immédiat.