Les négociations sur le dossier nucléaire iranien sont entrées dans une phase décisive jeudi à Genève. Tant l'Union européenne (UE) que l'Iran ont souligné leur caractère complexe et difficile, au premier jour des discussions.
Les négociateurs de l'Iran et des 5+1, les membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne se sont retrouvés pour la seconde fois à Genève sous la présidence de l'UE pour essayer de sortir de près de dix ans d'impasse sur le programme nucléaire iranien.
"Les négociations sont très complexes et sont entrées dans une phase sérieuse", a affirmé le porte-parole de l'UE Michael Mann. "Nous sommes prudents, mais nous espérons vraiment que des progrès concrets seront réalisés ces deux prochains jours. C'est important d'avancer", a-t-il dit.
Le porte-parole a précisé que l'UE et l'Iran ont convenu de ne pas entrer publiquement dans les détails du contenu des négociations, "pour pouvoir se concentrer sur la substance". Il a souligné que "jamais les discussions ne sont parvenues à un stade aussi détaillé" depuis le premier round à Genève il y a trois semaines, mais que "davantage de détails doivent être discutés".
Il a ajouté que les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité sont unis dans leur approche des négociations.
"Je pense qu'il est possible de parvenir à s'entendre ou à un accord avant de clore les discussions demain soir", a de son côté déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur la chaîne de télévision CNN.
Le porte-parole de l'UE s'exprimait après la conclusion de la session d'ouverture des discussions, qui a duré 45 minutes au Palais des Nations. Les négociateurs se sont ensuite réunis de manière séparée dans l'après-midi, avant un second entretien entre la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton et M. Zarif.
Les deux responsables s'étaient eux déjà rencontrés en tête à tête lors d'un petit déjeuner. Ils travaillent à une éventuelle déclaration commune, ont indiqué des diplomates.
Les discussions sont prévues jusqu'à vendredi à huis clos. Les négociateurs discutent sur la base de la proposition iranienne présentée pour la première fois le 15 octobre à Genève et des progrès réalisés lors de réunions techniques la semaine dernière à Vienne.
"Au cours des dernières heures, Israël a appris qu'une proposition allait être faite aux 5+1 à Genève dans laquelle l'Iran cessera toutes ses activités d'enrichissement (d'uranium) à 20 %"et ralentira ses travaux sur un réacteur, en échange d'un allègement des sanctions, a déclaré un responsable israélien.
"Cette solution permettrait à l'Iran de conserver la capacité de fabriquer des armes nucléaires. Israël y est totalement opposé", a dit de son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Un avis partagé par la Maison-Blanche. "Il n'y a aucune divergence entre Israël et les États-Unis, entre le président (Barack Obama) et le Premier ministre, sur l'objectif d'empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire", a déclaré le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney.