Hassan Rohani, le plus modéré des candidats à l'élection présidentielle iranienne, se trouvait en position de l'emporter dès le premier tour, selon des résultats partiels diffusés samedi. Le Guide suprême a qualifié le scrutin de "vote de confiance" envers la République islamique.
Selon des résultats partiels reposant sur 76% des bureaux de vote, Hassan Rohani est crédité de 50,8% des voix. Il devance son rival conservateur le plus proche Mohammad Bagher Ghalibaf (15,6%), l'ex-chef des Gardiens de la révolution Mohsen Rezaï (11,3%) et l'actuel chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,4%).
Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi, arrivent plus loin derrière.
Mais des chaînes de télévision publiques ont précisé que le vainqueur devra avoir recueilli plus de 50% de l'ensemble des suffrages exprimés, y compris les bulletins nuls. Ce qui ramènerait le score de Rohani plus proche de 50%.
Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution. Le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran avait estimé avant le scrutin que le climat politique dans le pays ne permettait pas de qualifier de "libre et équitable" la présidentielle.
Eviter une nouvelle crise
Cette élection intervient sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé. Pour les autorités, la priorité de ce scrutin était de faire oublier la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad il y a quatre ans.
Malgré l'échec cinglant des candidats conservateurs qu'il soutenait, l'ayatollah Ali Khamenei a donc jugé que la forte mobilisation qu'il appelait de ses voeux démontrait la confiance des Iraniens dans les institutions.
Quelque 50 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur de Mahmoud Ahmadinejad. La participation aurait atteint entre 70 et 80%, selon la télévision iranienne. Certains bureaux de vote sont restés ouverts pendant cinq heures supplémentaires en raison de l'affluence.