Le Pakistan a demandé à son voisin afghan de l'aider à bloquer les rebelles islamistes fuyant l'offensive militaire menée par Islamabad de son côté de la frontière. Les attaques se poursuivaient pour la troisième journée consécutive avec de nouveaux bombardements.
Islamabad a lancé ce week-end ses avions et troupes à l'assaut de la zone tribale du Waziristan du Nord, frontalière de l'Afghanistan. Le pays souhaite en déloger les talibans et leurs alliés étrangers d'Al-Qaïda, qui en avaient fait leur principal repaire.
L'armée pakistanaise a depuis rencontré peu de résistance. Avant même le début de l'offensive, des sources locales avaient indiqué que la plupart des combattants islamistes avaient fui la zone en passant pour nombre d'entre eux la frontière afghane toute proche.
Lundi soir, au lendemain du déclenchement de l'opération, "le Premier ministre (pakistanais) Nawaz Sharif a appelé (le président afghan) Hamid Karzaï pour lui demander de fermer la frontière afghane et éviter l'exode de rebelles du Pakistan vers l'Afghanistan pendant l'offensive", a déclaré la porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Tasnim Aslam.
Dans la matinée, l'aviation pakistanaise a annoncé avoir bombardé le Waziristan du Nord pour la troisième journée consécutive. Selon des sources de sécurité locales, ces frappes ont tué 13 rebelles présumés près de Mir Ali, l'une des principales villes de la zone.
Cette annonce porte à 190 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'offensive dimanche, tous des rebelles selon les forces de sécurité pakistanaises. Ce bilan ne pouvait être confirmé de source indépendante alors que des témoignages de déplacés de l'offensive ont également évoqué des morts civils.
Islamabad s'est décidé a passer à l'offensive dans le Waziristan du Nord après avoir échoué à ouvrir des négociations de paix avec les rebelles talibans locaux et après la sanglante attaque de l'aéroport de Karachi (38 morts dont les dix assaillants). Elle avait été revendiquée par ces derniers ainsi que par des combattants ouzbeks proches d'Al-Qaïda.
L'opération était réclamée de longue date par plusieurs importants alliés du Pakistan, à commencer par les Etat-Unis.