Plusieurs centaines de milliers d'opposants pro-européens, "jusqu'à un million" selon les organisateurs, se sont rassemblés dimanche dans le centre de Kiev. Ils réclament le départ du président Viktor Ianoukovitch, accusé de "vendre" l'Ukraine à la Russie.
La place de l'Indépendance appelée aussi Maïdan, haut lieu de la Révolution orange de 2004 qui avait porté au pouvoir des pro-occidentaux, était noire de monde ainsi que les rues voisines, selon des journalistes de l'AFP.
Les manifestants ont chanté l'hymne de l'Ukraine avec écrivains, philosophes et dignitaires religieux présents sur scène aux côtés des leaders de l'opposition et de la fille de l'opposante et ex-Premier ministre emprisonnée Ioulia Timochenko, qui a lu ensuite le message de sa mère.
"Notre objectif est le départ immédiat du président ukrainien", a lu Evguénia. "Démission! démission!", a scandé la foule. "Ne baissez pas les bras, ne faites pas de pas en arrière, ne vous mettez pas à la table des négociations avec ce pouvoir qui a le sang sur les mains", a-t-elle poursuivi en référence aux violences policières il y a une semaine contre des étudiants.
Le refus du pouvoir de signer fin novembre l'accord d'association avec l'UE négocié depuis trois ans et les violences contre les manifestants ont plongé ce pays de 46 millions d'habitants dans une crise politique sans précédent depuis la Révolution orange.
L'opposition réclame l'organisation d'élections anticipées ainsi que la punition des responsables des violences policières et la libération de personnes mises en détention provisoire pour des "troubles" et qu'elle juge innocentes.
Quelque 15'000 partisans du président Viktor Ianoukovitch se sont rassemblés de leur côté devant le Parlement, brandissant des drapeaux bleus de son Parti des régions, a constaté un journaliste de l'AFP. Certains d'entre eux ont reconnu avoir été payés.
Le ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko, accusé par l'opposition d'être responsable des violences contre les manifestants, a mis en garde les éventuels fauteurs de troubles.