La situation s'est fortement tendue vendredi dans l'est de l'Ukraine. Une colonne de blindés russes a passé la frontière durant la nuit, avant d'être détruite par l'artillerie ukrainienne. L'UE a dénoncé une "violation flagrante du droit international", menaçant Moscou de nouvelles sanctions.
Des tirs d'artillerie de l'armée ukrainienne ont "détruit" en grande partie une colonne de véhicules blindés de transport de troupes qui a pénétré dans l'est de l'Ukraine depuis la Russie dans la soirée de jeudi, a annoncé vendredi la présidence ukrainienne.
La tension était montée depuis que des journalistes britanniques avaient rapporté que 23 véhicules blindés de transport de troupes russes, appuyés par des véhicules logistiques, avaient traversé la frontière jeudi soir près du poste-frontière de Donetsk. Soit l'endroit par où doit passer un convoi humanitaire russe controversé destiné aux populations victimes de quatre mois de conflit dans l'est de l'Ukraine.
Moscou a démenti l'incursion, mais a dénoncé des "tentatives de faire échouer" l'entrée du convoi humanitaire russe. Elle a mis en garde contre les "conséquences" de tels projets.
L'OTAN a de son côté confirmé l'incursion de blindés russes. Le chef de la mission d'observation de l'OSCE dans la région, Paul Picard, a assuré pour sa part que ses observateurs n'avaient vu "aucun camion ou véhicule blindé passer la frontière" s'agissant des postes de contrôle de Goukovo et de Donetsk".
Pour tenter d'éteindre l'incendie, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine a annoncé en soirée qu'il rencontrerait son homologue russe Sergueï Lavrov à Berlin dimanche, avec les chefs de la diplomatie français et allemands.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont eux "pressé" la Russie de "stopper immédiatement toute forme d'hostilité" à la frontière avec l'Ukraine. Toute action militaire unilatérale de la Russie en Ukraine sera considérée comme une "violation flagrante du droit international", ont-ils déclaré à l'issue d'une réunion urgente. L'Union reste prête à imposer de nouvelles sanctions à la Russie "en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain".
Quelque 300 camions russes, porteurs de 1800 tonnes d'aide humanitaire selon Moscou, étaient toujours stationnés vendredi soir à une trentaine de kilomètres du poste-frontière de Donetsk, ont observé des journalistes de l'AFP.
Après des tergiversations, Kiev a finalement accepté le passage de la colonne russe, via le territoire dans l'Est rebelle qu'il ne contrôle pas.