L'Eglise catholique est trop "vaticano-centrique" a affirmé le pape François dans un entretien publié par le quotidien italien "La Repubblica". Il s'exprimait juste avant la convocation du conseil des cardinaux au Vatican. Ceux-ci doivent se prononcer, d'ici jeudi, sur d'éventuelles réformes dans l'Eglise.
"Les chefs de l'Eglise ont souvent été narcissiques, aimant les flatteries et excités de façon négative par leurs courtisans. La Cour est la lèpre de la papauté", a déclaré le pape dans ce long entretien avec le fondateur du journal, Engenio Scalfari.
Il a cependant estimé que la Curie (gouvernement de l'Eglise) ne constitue pas en elle-même une cour, mais qu'il s'y trouve "des courtisans".
Le souverain pontife, qui va se pencher sur les réformes de l'Eglise avec les huit cardinaux des cinq continents, a encore jugé que l'Eglise "était trop vaticano-centrique".
Transparence des comptes
Selon le pape, "les plus grands maux qui affligent le monde" sont "le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont laissées les personnes âgées". Le "libéralisme sauvage" a pour résultat de "rendre les forts plus forts, les faibles plus faibles et les exclus plus exclus", considère-t-il.
Par ailleurs, l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la "banque du pape", a enregistré en 2012 un bénéfice net de 86,6 millions d'euros (106 millions de francs), quadruplant celui de 2011. Cette manne lui a permis d'apporter une contribution de 54,7 millions d'euros au budget du Saint-Siège. En 2012, 6,3 milliards d'euros de fonds ont été confiés à l'IOR par des clients.
Pour la première fois, les résultats de la banque étaient publiés dans un rapport annuel sur son nouveau site internet. C'est une nouvelle étape dans la politique de transparence voulue par le Vatican pour un institut critiqué pour son opacité dans le passé.
Argent sale
L'IOR gère les milliers de comptes, notamment de prêtres, évêques et congrégations. Il est un instrument utile pour transférer des fonds nécessaires aux oeuvres de l'Eglise dans le monde entier. Mais son opacité a permis que de l'argent sale, notamment de la mafia, soit blanchi à puis recyclé dans le système bancaire italien.
Lundi, des sources ont informé que la Banque du Vatican allait fermer tous les comptes des ambassades étrangères en raison d'inquiétudes sur l'existence de dépôts et retraits en liquide par les missions iranienne, irakienne et indonésienne.