Le vice-président du Panama Juan Carlos Varela, passé dans l'opposition, a remporté l'élection présidentielle, a annoncé la cour électorale. Le dépouillement des bulletins n'était pas encore terminé, mais M. Varela ne pouvait plus être rejoint.
Le candidat du Parti Panamenista de centre-droit, ancien allié du président sortant Ricardo Martinelli avec lequel il s'est brouillé, obtenait 39,2% des voix après dépouillement d'un peu plus de 60% des bulletins. "Vous êtes le prochain président de la République", lui a dit le président de la cour électorale, Erasmo Pinilla, lors d'une conversation téléphonique diffusée à la télévision.
"Aujourd'hui, le Panama a gagné, aujourd'hui notre démocratie a gagné", lui a répondu Juan Carlos Varela, qui avait aidé Ricardo Martinelli à se faire élire en 2009 avant d'en devenir le rival, et s'est appuyé sur le bilan du sortant durant la campagne.
L'actuel chef de l'Etat ne pouvait se représenter et le parti au pouvoir soutenait le ministre du Logement José Domingo Arias. Mais l'opposition redoutait que Martinelli ne dirige le pays en coulisses.
Un troisième candidat à la présidence, Juan Carlos Navarro, représentait la gauche sous la bannière du Parti révolutionnaire démocratique. Il avait promis d'améliorer la transparence dans les affaires gouvernementales après cinq années marquées par les allégations de corruption contre Martinelli.
Varela, âgé de 50 ans, prend les rênes d'un pays dont la croissance économique est vigoureuse. Il va notamment devoir superviser une vaste extension du canal de Panama, brièvement mise en sommeil cette année en raison d'un différend sur son coût.
Durant sa campagne, Varela s'en est démarqué en affirmant qu'il "n'achèterait pas de soutien politique". Il a en outre promis de réduire le coût de la vie et la pauvreté, qui touche encore un quart des quelque 3,7 millions de Panaméens malgré la plus forte croissance d'Amérique latine ces dernières années et un salaire minimum de 624 dollars, parmi les plus élevés de la région.