La Cour constitutionnelle de Thaïlande a annulé les législatives du 2 février organisées sur fond de contestation politique et boycottées par l'opposition. Elle a jugé que les élections n'avaient pu avoir lieu simultanément sur tout le territoire en raison de manifestations et perturbations, ce qui est contraire à la constitution.
Le vote avait été remporté par le parti Puea Thai de la Première ministre, Yingluck Shinawatra, mais l'impossibilité d'ouvrir les bureaux de vote dans près d'une circonscription sur cinq n'a pas permis d'atteindre le quorum à la Chambre des représentants. On ignore quand un nouveau scrutin pourra avoir lieu.
Le mouvement de contestation en cours qui a débuté en novembre n'est que le dernier avatar d'une crise politique qui agite la Thaïlande depuis huit ans. Elle oppose d'un côté les représentants des classes moyennes et élites et de l'autre les "chemises rouges", partisans de Yingluck Shinawatra et de son frère, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Celui-ci a été renversé par l'armée en 2006 et vit en exil après avoir été condamné pour corruption.
Vingt-trois personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres ont été blessées depuis novembre. Après avoir occupé des bâtiments publics et bloqué d'importants carrefours routiers de la capitale, Bangkok, les contestataires se sont repliés sur un parc de la ville et la lutte s'est déplacée sur le terrain judiciaire.