La Grèce n'a pas de président, élections législatives en vue

Le Parlement grec a échoué lundi dans sa troisième tentative d'élire un président de la République: il va donc être dissous. Des législatives anticipées sont prévues le 25 janvier avec, comme favori, le parti de la gauche radicale Syriza, perspective qui effraie les marchés.

Le Premier ministre Antonis Samaras, à qui ces législatives risquent d'être fatales, s'est dit confiant dans la victoire de son parti de centre-droit, Nouvelle démocratie. Il a ajouté qu'il ne permettrait "à personne" de remettre en cause la place de la Grèce au sein de l'Union européenne (UE).

Le parti de la gauche radicale Syriza est en tête dans les intentions de vote pour ces législatives avec, selon un sondage Alco publié samedi, 28,3% contre 25% pour Nouvelle démocratie. Un résultat qui fait peur aux marchés, puisque le parti veut renégocier les conditions de l'aide financière internationale accordée à la Grèce par l'UE et le Fonds monétaire international (FMI),

La Bourse d'Athènes a ainsi perdu jusqu'à 11% juste après le résultat du scrutin, avant de clôturer sur une baisse de 3,91%.

La Grèce vit depuis 2010 sous perfusion de ses créanciers internationaux (UE, BCE et FMI) qui se sont engagés à lui prêter 240 milliards d'euros en échange d'une austérité drastique.

"Jour historique"

La BCE a promis lundi de ne pas s'immiscer dans le processus électoral, ajoutant attendre d'Athènes des propositions pour gérer au mieux les discussions sur le plan d'aide. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, ont eux aussi manifesté ces derniers jours de sérieuses réserves à l'idée d'une arrivée au pouvoir de Syriza.

Alexis Tsipras, le député européen de 40 ans qui dirige Syriza, n'a rien fait pour calmer ces craintes à la sortie du vote : "C'est un jour historique. Avec la volonté du peuple, dans quelques jours, les plans d'austérité appartiendront au passé, l'avenir peut commencer", a-t-il lancé.

"S'en tenir aux accords"

Pourtant M. Tsipras a adopté un ton plus modéré ces derniers temps, cherchant à rassurer les bailleurs de fonds internationaux. Il a promis de maintenir la Grèce dans la zone euro et de négocier une fin à l'accord de sauvetage plutôt que de l'abandonner unilatéralement. Il a cependant maintenu sa promesse de revenir sur de nombreuses mesures d'austérité imposées pendant la crise.

M. Schäuble a toutefois déclaré lundi que "de nouvelles élections ne changeront pas les accords que nous avons conclus avec le gouvernement grec. Un nouveau gouvernement devra s'en tenir aux accords conclus par son prédécesseur", a-t-il poursuivi.

/ATS


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