La Russie a mis en garde les Etats-Unis contre les conséquences d'une possible intervention militaire en Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part déclaré que "chaque heure compte" pour la mise en oeuvre de l'enquête des experts sur l'attaque présumée à l'arme chimique en Syrie.
Au cours d'un entretien téléphonique avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov "a attiré l'attention de son interlocuteur sur les conséquences extrêmement graves d'une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord où des pays comme l'Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés", a indiqué Moscou.
Le président syrien Bachar al-Assad a qualifié d'"insensées" les accusations occidentales sur l'attaque chimique perpétrée par son régime. Il a prévenu les Etats-Unis que leur projets d'intervention militaire en Syrie étaient voués à l'"échec" dans une interview au quotidien russe Izvestia.
"Les déclarations faites par des hommes politiques aux Etats-Unis et en Occident sont une insulte au bon sens", a-t-il déclaré. "Les Etats-Unis essuieront un échec comme lors de toutes les guerres précédentes qu'ils ont lancées à commencer par le Vietnam" s'ils décident de mener une opération militaire en Syrie, a-t-il ajouté.
Enquête de l'ONU
Ces déclarations interviennent alors que les experts des Nations unies doivent entamer une mission d'inspection dans la zone, près de la capitale syrienne, théâtre mercredi dernier d'une attaque chimique présumée.
"Chaque heure compte. Nous ne pouvons pas nous permettre de délai supplémentaire", a déclaré Ban Ki-moon lors d'une visite à Séoul. "Le monde regarde la Syrie", a déclaré Ban Ki-moon. Il a souligné une fois de plus que les experts de l'ONU doivent avoir "un accès libre" au site et pouvoir travailler "sans entrave".
"Nous ne pouvons pas laisser impuni ce qui apparaît être un crime grave contre l'humanité", a ajouté le patron de l'ONU. Le régime de Damas a donné le feu vert à cette mission mais Washington et Londres ont déploré que le régime syrien ait tardé à autoriser les experts de l'ONU à se rendre sur place, permettant la disparition de preuves.