Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a été réélu lors des municipales de mardi. Cette victoire conforte de fait le Premier ministre Benjamin Netanyahu face à ses partenaires nationalistes, menés par Avigdor Lieberman, et à l'opposition orthodoxe du Shass, qui soutenaient le candidat malheureux, Moshe Lion.
Nir Barkat, ancien magnat de la haute technologie, l'a emporté avec 51% des suffrages, contre 45% pour M. Lion.
Il s'était présenté sous une étiquette indépendante, mais soutient de fait la politique du Premier ministre. Il s'est montré partisan de l'implantation de colonies juives à Jérusalem-Est, tout en apparaissant plus pragmatique que Moshe Lion.
Jérusalem compte plus de 750'000 habitants, dont un tiers de Palestiniens, qui, pour la plupart, décident de boycotter le scrutin municipal pour protester contre la présence israélienne à Jérusalem-Est que les Palestiniens souhaitent pour capitale de leur futur Etat.
Aujourd'hui député à la Knesset, l'ancien ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman avait espéré que la victoire de son poulain à Jérusalem le conforterait dans son projet de concurrencer Benjamin Netanyahu en cas d'acquittement dans son procès pour corruption dont le verdict est attendu pour le mois prochain.
La victoire de Nir Barkat représente également un coup dur pour le Shass, l'un des grands perdants des élections législatives de janvier, à l'issue desquelles le parti orthodoxe séfarade a rejoint l'opposition.
Une victoire de Moshe Lion aurait témoigné de la capacité du Shass à mobiliser l'ensemble la communauté haredim, la plus orthodoxe.
Autre scrutin important, à Tel Aviv, le maire travailliste sortant Ron Huldai, 69 ans, l'a comme prévu emporté pour un quatrième mandat, face au député pacifiste Nitzan Horowitz, qui aurait été le premier maire homosexuel au Proche-Orient s'il avait été élu. A Haïfa, Yona Yahav, du parti Kadima (centre-droit), a lui aussi été réélus.
A Nazareth, plus grande ville peuplée par cette minorité, le sortant l'a emporté, loin devant la députée Hanine Zouabi (Balad, gauche nationaliste arabe) seule femme en lice pour la mairie d'une ville arabe d'Israël. Dans l'ensemble du pays, seules deux femmes ont été élues maires, sur 191 municipalités.