La reine Elizabeth a baptisé vendredi un porte-avions géant à son nom, fierté de la Royal Navy, lors d'une cérémonie grandiose au chantier naval écossais de Rosyth. Elle a brisé une bouteille de whisky sur la coque au lieu de l'habituel champagne.
Face au plus grand bâtiment de guerre jamais construit au Royaume-Uni, trois fois plus long que la façade du Palais de Buckingham avec ses 280 mètres, et haut comme les chutes du Niagara, la souveraine a déclaré: "Puisse Dieu le bénir et ceux qui navigueront à son bord".
"Le navire et les avions qui opéreront depuis son pont vont inaugurer une nouvelle ère passionnante en matière de capacité opérationnelle et de coopération incluant la Royal Navy et la Royal Air Force aussi bien que des partenaires internationaux au premier rang desquels figurent les Etats-Unis et la France", a souligné la reine.
Le HMS Queen Elizabeth embarquera jusqu'à 1600 hommes d'équipage, ainsi que quatre hélicoptères de combat et 36 avions F-35 américains. Cependant le navire, aujourd'hui encore à l'état de structure vide, n'effectuera ses premiers essais en mer qu'en 2017 et ne sera véritablement opérationnel qu'en 2020.
Il comblera alors un manque dans le dispositif de la Royal Navy, privée depuis 2010 de porte-avions par des économies budgétaires.
Un second bâtiment de même classe, de 65'000 tonnes, est programmé. Il portera le nom de HMS Prince of Wales, le titre du prince Charles, héritier du trône. Le coût total du programme est évalué à 6,2 milliards de livres (7,8 milliards d'euros).
Plus de 10'000 ouvriers dans six chantiers navals britanniques contribuent à la construction du premier navire assemblé dans la grande banlieue d'Edimbourg.
Le ministre à l'Ecosse Alistair Carmichael, représentant le gouvernement central londonien, a fait preuve d'oecuménisme en soulignant l'alliance particulièrement heureuse "d'un whisky de réputation mondiale et d'un chantier naval de classe mondiale".