Des milliers de manifestants ont été autorisés mardi en Thaïlande à entrer brièvement au siège du gouvernement, qui a ordonné aux forces de police de ne pas s'opposer à eux. Les autorités tentent de calmer le jeu, du moins temporairement, à l'approche de l'anniversaire du roi jeudi.
"Il s'agit de créer une bonne atmosphère pour que les célébrations de l'anniversaire du roi soient sous des auspices favorables, afin que le roi soit content", a souligné le vice-Premier ministre, Surapong Tovichakchaikul, à la télévision.
Après avoir assiégé ce symbole du pouvoir depuis plusieurs jours, les manifestants ont pu franchir les barricades et s'y promener, en se prenant en photo et en sympathisant avec les policiers. Ils sont ensuite partis d'eux-mêmes, comme ils l'avaient fait quelques jours plus tôt au siège de l'armée de terre.
"Nous comprenons tous que tout doit être calme pour ce jour de bon augure", a renchéri le chef du Conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanatabut. Dans cette monarchie constitutionnelle, le roi Bhumibol, bientôt 86 ans, est vénéré.
"Des discussions pourront avoir lieu après l'anniversaire du roi. Cela prendra du temps pour résoudre la crise par la négociation", a-t-il ajouté.
Mais le meneur des manifestants, Suthep Thaugsaban, n'a pas donné de signe de vouloir faire profil bas. Après plus d'un mois, la crise politique a dégénéré en de violents affrontements ce week-end, qui ont fait plusieurs tués.
"C'est une victoire partielle. Mais elle n'est pas définitive, car le régime Thaksin est encore en place. Vous ne pouvez pas encore rentrer chez vous, nous devons poursuivre notre lutte", a lancé Suthep Thaugsaban à ses partisans rassemblés dans un complexe gouvernemental qu'ils occupent à la périphérie de Bangkok.
Réunissant jusqu'à 180'000 personnes dans la rue, l'opposition conteste l'autorité de la Première ministre Yingluck Shinawatra. Elle l'accuse d'être la marionnette de son frère Thaksin, chassé des mêmes fonctions par un coup d'Etat en 2006.