Alors que le nombre de déplacés augmente dans le nord de l'Irak et que le pays attend la formation d'un nouveau gouvernement, l'Occident tente de freiner l'avancée des jihadistes en livrant des armes aux combattants kurdes. Cette crise bouleverse l'agenda des ministres européens.
Dans le nord du pays, les Etats-Unis ont poursuivi leurs raids aériens mercredi contre les positions des jihadistes de l'Etat islamique (EI) dans la région des monts Sinjar.
Entre 20'000 et 30'000 personnes, la plupart de la minorité kurdophone des Yazidis, sont bloquées sans eau, sans nourriture et sans abri, selon le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Des milliers d'autres affluent à Dohuk, dans la région autonome du Kurdistan.
Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes par l'offensive fulgurante de l'Etat islamique. Le groupe s'est emparé depuis le 9 juin de pans entiers du territoire irakien au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad. Les forces armées irakiennes n'ont pu lui opposer de grande résistance.
Depuis une dizaine de jours, les jihadistes ont avancé vers le Kurdistan, chassant des dizaines de milliers de membres des minorités chrétienne et yazidie à Sinjar et Qaraqosh notamment. Dépassées, les forces kurdes tentent de les freiner.
En plus de largages humanitaires, les Occidentaux ont décidé de fournir de l'armement aux forces kurdes. Après les Etats-Unis, la France a annoncé qu'elle leur livrerait des armes et la Grande-Bretagne qu'elle acheminerait celles de pays tiers.
Charles Aznavour propose que les communautés persécutées du Moyen-Orient s'installent dans les villages français "à l'abandon". Dans "Le Figaro" mercredi, il explique qu'ils auraient la charge de reconstruire et de faire revivre ces villages.
"Dans la situation actuelle, ces chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces musulmans et ces Arméniens doivent, comme tant d'autres, quitter ce pays le plus vite possible", écrit-il en évoquant l'Irak et la Syrie. Le chanteur français d'origine arménienne est ambassadeur d'Arménie en Suisse et représentant permanent d'Erevan auprès de l'ONU et de l'Unesco.
Plusieurs ONG et parlementaires de différents pays ont réclamé une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme sur l'Irak. L'ONU doit réagir aux "atrocités" commises par l'Etat islamique (EI), selon eux.