Des milliers d'Ukrainiens de l'est du pays se sont pressés aux urnes dimanche pour se prononcer sur l'indépendance des "républiques populaires" de Donetsk et de Lougansk. Les autorités provisoires à Kiev ont d'ores et déjà jugé le référendum séparatiste "illégal". Les résultats devraient être connus d'ici lundi midi.
Les insurgés pro-Russes qui contrôlent les principales villes du bassin du Donbass, frontalier de la Russie, avaient convoqué environ 7,3 millions de personnes pour valider leur projet d'"indépendance" autoproclamée. Dimanche, avant la fermeture des bureaux de vote, ils se disaient certains d'obtenir un soutien massif.
Le chef de la "république populaire" autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, a annoncé que l'armée ukrainienne serait considérée comme une force occupante dès la proclamation des résultats de la consultation, soit en principe lundi. Il a préconisé la mise en place d'organes étatiques dans l'est de l'Ukraine.
Des affrontements ont été signalés autour d'un bâtiment de la télévision dans les environs de Slaviansk, la place forte des rebelles, juste avant l'arrivée des premiers électeurs. Ceux-ci ont dû contourner maintes barricades pour parvenir aux bureaux de vote.
Dimanche soir, les insurgés pro-russes revendiquaient un taux de participation d'environ 70%. A Slaviansk, ce taux aurait même atteint 80%, a déclaré le maire autoproclamé, qui s'est déclaré "satisfait" de ce chiffre.
A Kiev, la diplomatie ukrainienne a qualifié cette consultation de "farce criminelle" financée par la Russie. "Le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Les autorités ukrainiennes restent déterminées à mener à bien le scrutin présidentiel anticipé prévu le 25 mai.
De son côté, l'UE a annoncé dimanche ne pas reconnaître les résultats de ces "prétendus référendums (...) leur organisation est contraire aux objectifs de la déclaration conjointe de Genève pour faire baisser la tension", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.