En Tunisie, l'opposition et les islamistes au pouvoir ne sont pas parvenus durant le week-end à s'entendre sur le nom du futur Premier ministre indépendant. Ils se sont donnés jusqu'à lundi midi pour y parvenir. Par ailleurs, l'état d'urgence a été prolongé jusqu'à juin 2014.
Sur le plan politique, "le délai pour annoncer le nom du chef de gouvernement est lundi midi" (locales et suisses), a indiqué le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise. Selon le service de presse de l'organisation, les négociations doivent reprendre lundi vers 09h00.
Le "dialogue national" entamé le 25 octobre était censé déboucher samedi sur la nomination de la personnalité indépendante. Celle-ci doit succéder au Premier ministre islamiste Ali Larayedh et conduire la Tunisie vers des élections à la tête d'un gouvernement apolitique.
Mais les négociateurs hésitent entre deux candidats: Mohamed Ennaceur, 79 ans, soutenu par l'opposition, et Ahmed Mestiri, 88 ans, soutenu par Ennahda. Ces vétérans de la politique ont été ministres sous la présidence d'Habib Bourguiba, père de l'indépendance.
Ces négociations visent à résoudre un profond conflit politique paralysant le pays, exacerbé par l'assassinat fin juillet du député d'opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste.
Cette sortie de crise implique la formation d'un gouvernement d'indépendants, mais M. Larayedh a conditionné son départ à l'application stricte du calendrier des négociations.
Parallèlement à cette inextricable crise, les tensions sécuritaires continuent de s'accroître. Face à la recrudescence des attaques attribuées à des groupes armés, la présidence a prolongé dimanche jusqu'à "fin juin 2014" l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011.