Le pape a exhorté vendredi à Ankara le Moyen-Orient et la Turquie au "dialogue interculturel et interreligieux" pour "bannir le fondamentalisme et le terrorisme". François a appelé les autorités turques au respect des droits des chrétiens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé pour sa part "l'islamophobie" croissante du monde occidental.
A l'issue d'un entretien avec le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, le pape a également loué les "efforts généreux" de la Turquie pour l'accueil des réfugiés de Syrie et d'Irak, estimant que la communauté internationale avait "l'obligation morale" de lui prêter main forte.
Le souverain pontife a estimé que le dialogue entre les religions pouvait contribuer à contrecarrer le "fondamentalisme" et le "terrorisme" qui sévissent au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie. "Une contribution importante peut venir du dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme", a-t-il dit.
La Turquie a vocation à être "un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes", a estimé le pape.
Evoquant sans la citer l'organisation Etat islamique (EI), François a souhaité que "la solidarité de tous les croyants" puisse "inverser la tendance" d'une "violence terroriste qui ne tend pas à l'apaiser", déplorant "la violation des lois humanitaires les plus élémentaires" ou les "graves persécutions de groupes minoritaires".
Le pape a rappelé sa position sur le conflit qui oppose la communauté internationale à l'EI. "En répétant qu'il est licite de stopper l'agresseur injuste, mais dans le respect du droit international, je veux aussi rappeler que l'on ne peut confier la résolution du problème à la seule réponse militaire", a-t-il dit.
Au pouvoir depuis 2003, le président Erdogan, qui recevait le pape dans son luxueux palais en banlieue de la capitale, a joué la proximité. "Nous regardons le monde avec les mêmes valeurs. Nos vues sont identiques sur la violence", a-t-il assuré.
L'homme fort de Turquie a en outre dénoncé le "double discours" occidental sur le terrorisme, fustigeant en particulier le "terrorisme d'Etat" à l'oeuvre en Syrie ou en Israël.