Le pape appelle Séoul à lutter contre le "cancer" du désespoir

Le pape François a appelé vendredi les Sud-Coréens à lutter contre le désespoir, "cancer" spirituel des sociétés riches. Il s'exprimait lors d'une messe réunissant 45'000 fidèles dans un stade de Séoul et donnée en mémoire aux 300 victimes du naufrage du Sewol en avril.

Au deuxième jour de son voyage en Corée du Sud, François est arrivé en TGV au "World Cup Stadium" de Daejeon (140 kilomètres au sud de Séoul) pour célébrer la messe de l'Assomption. Ce jour saint coïncide en Corée avec l'anniversaire de la libération en 1945 de la péninsule du joug colonial japonais.

Des milliers de fidèles s'étaient massés sur le trajet du souverain pontife qui se déplace dans une petite voiture décapotable. Le pape s'est arrêté à plusieurs reprises pour bénir des enfants.

Avec les rescapés du naufrage

Sur les routes menant au stade, les arbres avaient été ornés de rubans jaunes, symboles du souvenir des victimes du ferry Sewol. Son naufrage le 16 avril avait fait 300 morts, la plupart des lycéens en voyage scolaire.

Avant un bain de foule dans le stade, Jorge Bergoglio a d'ailleurs rencontré 38 rescapés et des proches des victimes de cette catastrophe. Le pape a prié pour les noyés au cours de la messe et reçu en audience privée plusieurs familles qui lui ont demandé d'user de son influence pour obtenir une enquête indépendante. Il a en outre accepté de baptiser le père d'un garçon mort dans le naufrage.

Allusion au suicide, à l'avortement et l'euthanasie

François a ensuite prononcé un discours virulent contre la société de consommation et le modèle de société compétitif toujours plus répandu en Asie, du Japon à Singapour, de Taïwan à la Corée et à la Chine.

"L'espérance offerte par l'Evangile est l'antidote à l'esprit de désespoir qui semble croître, tel un cancer dans la société qui extérieurement est nantie, mais qui souvent fait l'expérience de la tristesse intérieure et du vide", a-t-il affirmé.

En allusion au suicide, à l'avortement et l'euthanasie, le chef de l'Eglise catholique s'en est pris à "la culture de la mort qui dévalue l'image de Dieu, le Dieu de la vie, et viole la dignité de chaque homme, femme et enfant". Jeudi, déjà, il avait invité les 35 évêques sud-coréens à retrouver l'esprit missionnaire plutôt que d'être de bons gestionnaires.

/ATS


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