Le port de Gênes pleure ses morts et cherche à comprendre
Gênes était en deuil jeudi et cherchait à comprendre l'incroyable collision d'un porte-conteneurs contre une tour de contrôle, apparemment due à une avarie. Cet accident spectaculaire a fait au moins sept morts et deux disparus dans la nuit de mardi à mercredi.Les drapeaux ont été mis en berne, les cloches ont sonné et les magasins sont restés fermés tout au long de cette journée de deuil, décrétée par le maire Marco Doria. Des milliers d'habitants se sont rassemblés pour une cérémonie de solidarité avec les familles des victimes.Des dockers ont fait irruption pendant la cérémonie présidée par des responsables politiques et religieux, pour protester contre leurs conditions de travail. "Il faut arrêter les morts au travail", a crié l'un d'entre eux.Une avarieSelon le pilote du port, Antonio Anfossi, le porte-conteneurs a été victime d'une avarie. "Je l'ai dit au commandant, nous nous rapprochions trop du quai. Puis, soudain, le navire n'a plus répondu aux commandes, il était hors de contrôle. Nous avons essayé de nous arrêter, mais c'était impossible", a-t-il dit, cité par le quotidien local "Il Secolo XIX"."Je ne me sens pas coupable. Maintenant, c'est un moment de deuil (...) mais je veux comprendre ce qui s'est passé, comment cette catastrophe a pu se produire", a-t-il ajouté, se déclarant prêt à "coopérer pleinement avec la justice et les enquêteurs" pour faire la lumière sur ce drame."Le Jolly Nero naviguait en marche arrière, à une vitesse de trois noeuds", soit la moitié de ce qui est permis, a poursuivi le pilote."On n'a rien pu faire"Marco Ghiglino, le commandant de l'un des remorqueurs, a raconté que "la tour de contrôle s'était mise à trembler, puis s'était écroulée dans un nuage de poussière". "On n'a rien pu faire", a-t-il reconnu.Le pilote du port, qui se trouvait à bord du Jolly Nero pendant la manoeuvre, a été placé sous enquête mardi pour homicide par imprudence, tout comme le commandant du bateau.Mardi soir vers 23h30, un porte-conteneurs a violemment heurté la tour de contrôle. Celle-ci s'est effondrée, ainsi que deux bâtiments adjacents. Les treize occupants de la tour ont été précipités dans la mer et ensevelis sous les décombres de la tour. Certains sont restés prisonniers dans la cage d'ascenseur. /SERVICE