Bagdad ne tendra pas la main pour désamorcer la violence

Le gouvernement chiite irakien a montré mardi qu'il n'entendait pas tendre la main aux sunnites pour désamorcer l'insurrection dans le nord du pays. Il a déclaré le boycott du principal groupe politique sunnite et accuse de "génocide" l'Arabie saoudite, la grande puissance sunnite de la région.

Les Etats-Unis ont pourtant dit qu'ils n'aideraient le Premier ministre irakien à contrer l'avancée de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) que s'il faisait un pas vers la communauté sunnite.

Mais le gouvernement du chiite de Nouri al Maliki n'en a cure. "Il n'est pas possible, pour aucun bloc au sein de l'alliance nationale, de travailler avec le bloc (sunnite) Moutahidoun en raison de son attitude sectaire", a déclaré sur la chaîne de télévision du parti du Premier ministre un de ses proches, Hassan Souneid.

Bagdad s'en est aussi pris directement à l'Arabie saoudite. "Nous les tenons responsables du soutien financier et moral de ces groupes et de ce qui en résulte, y compris des crimes qui pourraient être qualifiés de génocide, les effusions de sang irakien et la destruction d'institutions de l'Etat irakien de même que de sites historiques et islamiques".

Assaut sur Baqouba

Les combats se sont poursuivis mardi sur le terrain. Les forces gouvernementales ont affirmé avoir repoussé un assaut sur la ville de Baqouba, située à 60 km seulement au nord-est de Bagdad. L'attaque avait été lancée dans la nuit par les insurgés jihadistes.

Selon des sources médicales et de sécurité, au moins 44 prisonniers ont été tués lors d'une attaque des insurgés contre un poste de police. Mais les circonstances de leur décès ont donné lieu à des récits contradictoires.

Plus au nord, à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Syrie, les jihadistes se sont en revanche emparés de la plus grande partie de Tal Afar, a indiqué un responsable du Conseil provincial de Ninive. Cinquante civils et plusieurs dizaines d'insurgés et de membres des forces de sécurité ont été tués dans les combats, selon M. Qabalane.

Quelque 200'000 personnes - soit la moitié de la population de Tal Afar et de ses environs - ont fui ces derniers jours, selon un responsable municipal.

Massacres

Enfin, onze personnes ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée sur un marché dans un quartier majoritairement chiite de la capitale irakienne sur laquelle les insurgés ont promis de "marcher".

A l'est de Samarra (110 km au nord de Bagdad), la police irakienne a par ailleurs annoncé avoir découvert les corps de 18 membres des forces irakiennes. Les victimes portaient des impacts de balles à la tête et à la poitrine, mais on ignorait si elles ont été exécutées ou tuées dans des affrontements.

/ATS


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