Un employé suisse de 38 ans du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été tué jeudi lors d'un bombardement dans le centre de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué un responsable des services de secours. Le chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) et président de l'OSCE Didier Burkhalter s'est dit "consterné" et "bouleversé".
Il a transmis ses sincères condoléances à la famille de la victime ainsi qu'au CICR directement, tout en réitérant ses appels à toutes les parties pour faire en sorte que les armes se taisent en Ukraine.
Une équipe de l'AFP a vu le corps de la victime, gisant dans une mare de sang, face contre terre, à l'extérieur du bâtiment où le CICR a ses bureaux. Un responsable des services de secours ukrainiens, Andriï Livtchenko, a indiqué qu'il s'agissait "d'un citoyen de Genève qui faisait partie de la mission locale du CICR". D'autres sources évoquent qu'il s'agirait d'un employé tessinois.
Sur son compte Twitter, le CICR a confirmé depuis son siège genevois "un incident tragique" survenu dans son bureau de Donetsk, sans donner davantage de détails sur l'origine du défunt.
Sur place, les vitres de l'immeuble ont été soufflées ainsi que celles de bâtiments environnants, lors du premier bombardement à frapper le centre-ville de Donetsk depuis la trêve signée à Minsk, en Biélorussie, le 5 septembre entre l'Ukraine, la Russie et les rebelles prorusses.
Les indépendantistes prorusses ont également relancé l'assaut contre l'aéroport. Une épaisse fumée planait sur une bonne partie de la ville. On pouvait entendre des tirs réguliers d'artillerie lourde et des rafales d'armes automatiques à trois kilomètres du site, selon des journalistes de l'AFP.
D'après un porte-parole militaire ukrainien Vladislav Seleznev, les rebelles ont attaqué avec des chars et ont bombardé les forces gouvernementales qui contrôlent le terminal principal. "La situation dans l'aéroport est tendue, ils ont lancé un deuxième assaut dans la matinée", a-t-il souligné.
L'Union européenne s'est dite "préoccupée" de ces violences qui ont "causé hier (mercredi) la mort tragique de plusieurs civils près d'une école à Donetsk", principal bastion des rebelles séparatistes prorusses, a-t-elle déploré dans un communiqué. Rappelant que "plusieurs militaires ukrainiens sont aussi morts dans des combats ces dernières semaines", Bruxelles réaffirme "la nécessité d'un respect strict du protocole de cessez-le-feu du 5 septembre et du "memorandum" de mise en oeuvre du 20 septembre".