Israël s'est présenté mardi pour la première fois devant le Conseil des droits de l'homme à Genève depuis la suspension de ses relations avec cet organe de l'ONU en mars 2012. L'ambassadeur israélien Eviatar Manor a demandé la fin du traitement discriminatoire subi par l'Etat hébreu.
"Nous revenons avec de fortes réserves", a déclaré l'ambassadeur israélien à l'ONU, accompagné d'une délégation restreinte de sept membres seulement, dont le procureur général adjoint Shai Nitzan.
"La discrimination continue" à l'encontre de l'Etat hébreu, a indiqué l'ambassadeur. Il a dénoncé le fait que le point 7, le seul consacré exclusivement à un pays, figure encore à l'ordre du jour de chaque session du Conseil et qu'Israël n'est toujours pas membre à part entière d'un groupe régional.
Israël avait boycotté l'examen de son rapport prévu initialement le 29 janvier. Eviatar Manor a expliqué qu'Israël a changé d'avis parce qu'il a souhaité respecter le principe d'universalité de l'examen périodique universel (EPU) auquel tous les Etats membres de l'ONU sont soumis.
"Le traitement non équitable d'Israël doit prendre fin", a déclaré l'ambassadeur, en indiquant qu'il va poursuivre le dialogue pour une reprise complète des relations de Jérusalem avec le Conseil et le Haut Commissariat aux droits de l'homme à Genève.
L'ambassadeur israélien a affirmé que la libération de prisonniers palestiniens témoigne de la volonté de Jérusalem de trouver un accord avec les Palestiniens.
Israël devait libérer dans la nuit de mardi à mercredi un nouveau groupe de 26 détenus palestiniens dans le cadre des négociations de paix en cours sous l'égide des Etats-Unis. Une première vague de libération, qui concernait 26 autres détenus, avait eu lieu le 13 août.
La Suisse, qui a oeuvré en coulisses pour la participation d'Israël, a mis l'accent sur la situation des minorités, les droits de la population bédouine, la procédure d'asile et a dénoncé la poursuite de la construction de colonies de peuplement dans les territoires palestiniens.
L'ambassadeur de Suisse Alexandre Fasel a également regretté que, depuis son précédent rapport en 2008, Israël n'ait pas allégé le blocus de Gaza. La Suisse a recommandé sa levée immédiate.