Les négociations internationales sur le climat s'éternisaient et patinaient samedi matin à Varsovie, où doivent être posées les fondations de l'accord attendu en 2015. Les pourparlers butent notamment sur l'aide financière aux pays du Sud qui s'affirment "frustrés".
"Je vous demande de réfléchir sérieusement à ce qu'impliquerait de ne pas finaliser le travail important qui a été fourni à Varsovie", a lancé le ministre polonais de l'environnement Marcin Korolec, qui préside la conférence. Il s'adressait aux délégués de plus de 190 pays réunis pour la première séance plénière du jour après une longue nuit blanche de pourparlers dans le stade de Varsovie.
Ces négociations, qui ont démarré le 11 novembre, devaient officiellement s'achever vendredi, mais il est très courant qu'elles se prolongent jusqu'au lendemain, voire au surlendemain. L'ambition de Varsovie est de lancer le processus qui doit mener jusqu'au rendez-vous de Paris en 2015, où doit être conclu l'accord le plus ambitieux jamais scellé pour limiter le réchauffement.
Cet accord sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre, qui entrerait en vigueur en 2020, doit permettre de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La trajectoire est actuellement de près de 4°C. Il doit engager tous les pays du monde, dont les deux principaux pollueurs que sont les Etats-Unis et la Chine, et être légalement contraignant.
Alors que des progrès semblaient avoir été engrangés pendant la nuit, notamment sur le dossier de l'aide financière aux pays du Sud, ces derniers ont monté le ton en séance plénière et rejeté le texte de compromis posé sur la table des négociations. "Nous sommes frustrés de la façon dont les choses évoluent", a déclaré le représentant du G77 (groupe des pays en développement) et Chine.
"Cette conférence devait être la conférence des finances", a déclaré à l'AFP le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury. "Et tout ce qu'on a, ce sont des cacahuètes", a-t-il ajouté.