Les talibans pakistanais ont perpétré mardi l'une de leurs attaques les plus sanglantes en visant une école fréquentée par des enfants de soldats, tuant au moins 141 personnes dont une centaine d'élèves. Des affrontements avec l'armée ont fait rage sept heures durant au sein même de l'établissement.
L'armée a mis fin en fin d'après-midi à l'opération contre six assaillants envoyés par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP). Selon les forces armées, 141 personnes, dont 132 enfants, ont été tuées. Le porte-parole de l'armée, Asim Bajwa, a précisé que 124 autres personnes, dont 121 enfants, ont été blessés.
L'offensive a débuté vers 10h30 lorsque six talibans déguisés en militaires ont pris d'assaut l'école, située dans les faubourgs de la ville et à la lisière des zones tribales. Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient alors présents.
"Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école", a expliqué Muhammad Khurasani, un porte-parole du TTP. Selon des témoins, les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui.
L'armée est rapidement intervenue. Au fil de l'après-midi, elle annonçait la progression de ses troupes à mesure que les talibans étaient tués par les forces de l'ordre ou se faisaient exploser en actionnant les vestes qu'ils portaient sur eux.
Le TTP avait dès le début de l'attaque indiqué qu'il s'agissait d'une "réponse à l'offensive Zarb-e-Azb, à la vague d'assassinats perpétrée contre les talibans et au harcèlement de leurs proches".
L'armée mène depuis juin dernier cette opération contre le TTP et ses alliés dans plusieurs zones tribales. Le TTP a déclaré la "guerre sainte" au gouvernement pakistanais pour dénoncer son alliance avec les Etats-Unis scellée après les attentats du 11 septembre 2001.
Washington a condamné une "horrible attaque" et promis de continuer à soutenir les efforts d'Islamabad "dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme". Le président la Confédération Didier Burkhalter a fait envoyer une lettre de condoléances aux autorités pakistanaises.