Un haut responsable du BJP, parti du Premier ministre indien, interrogé sur le récent viol en réunion et le meurtre de deux adolescentes, a estimé que les viols avaient lieu "par accident". L'un de ses collègues a suscité une polémique cette semaine.
"Ces incidents ne se produisent pas délibérément. Ils surviennent par accident", a estimé Ramsevak Paikra, ministre de l'Intérieur de l'Etat de Chhattisgarh et membre du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou. Il a ensuite affirmé que ses déclarations, diffusées à la télévision, avaient été détournées.
Ses remarques font écho aux déclarations de Babulal Gaur, ministre de l'Intérieur du Madhya Pradesh et membre du BJP, pour lequel les viols sont "parfois condamnables, parfois non".
Babulal Gaur réagissait au viol et au meurtre d'adolescentes de 12 et 14 ans, fin mai dans l'Uttar Pradesh. Le calvaire des deux jeunes filles a fait les gros titres de la presse indienne et internationale.
Le nouveau Premier ministre Narendra Modi, qui s'est engagé à lutter contre les violences faites aux femmes, ne s'est toujours pas exprimé sur la mort des adolescentes, de basse caste, pendues à un arbre.
Pour les défenseurs des droits des femmes, ce dernier épisode de violence prouve que les autorités de l'Uttar Pradesh n'agissent pas sérieusement contre les crimes sexuels. Cinq hommes ont été arrêtés dans cette affaire, et une enquête de la police fédérale lancée.
Interrogé par une journaliste sur le nombre de viols dans l'Uttar Pradesh, le chef de l'exécutif de l'Etat Akhilesh Yadav lui a répondu: "Vous n'avez pas été violée n'est-ce pas? C'est exact? Très bien. Merci". Il n'a pas rendu visite aux familles des victimes, dans le village de Katra Shahadatganj.
Ce drame s'est produit un an et demi après le viol en réunion d'une étudiante, à New Delhi, qui a succombé à ses blessures. Et trois mois plus tard, une Suissesse de 39 ans qui effectuait avec son mari un voyage à vélo avait subi une agression similaire dans l'Etat du Madhya Pradesh. Les six agresseurs ont été condamnés à la prison à vie.
Les violences sexuelles n'ont pas été endiguées, en dépit d'un durcissement de la loi après le crime de New Delhi.