Usé par dix mois à la tête de l'Italie, Enrico Letta a démissionné vendredi, désavoué par ses propres troupes. Son rival Matteo Renzi devrait lui succéder. A 39 ans, le maire de Florence deviendrait le plus jeune chef de gouvernement en Europe.
Enrico Letta n'aura passé que 293 jours à la tête d'une coalition inédite gauche-droite mise en place après les législatives de février 2013. Il a officiellement quitté ses fonctions de président du Conseil vendredi après-midi.
Paradoxalement, M. Letta s'en va sur une bonne nouvelle pour l'économie transalpine. Après deux ans de chute ininterrompue du PIB, la troisième économie de la zone euro semble sortir de la récession, avec une petite croissance de 0,1% au dernier trimestre.
Le président Giorgio Napolitano a entamé ses consultations des divers partis qu'il devrait conclure samedi. Il choisira vraisemblablement M. Renzi pour former un gouvernement. Une fois l'exécutif constitué, le nouveau Président du Conseil devra se présenter devant le Parlement, sans doute mardi, pour un vote de confiance.
Même s'il n'a pas fait acte de candidature, le fringant maire de Florence Matteo Renzi présidait vendredi - pour la Saint-Valentin - une cérémonie à Florence pour fêter des couples ayant atteint les 50 ans de mariage. Indice sans doute de son ambition, il leur a demandé de lui souhaiter bonne chance. "On en a toujours besoin surtout en ce moment", a-t-il dit.
M. Renzi dirige le Parti démocrate (PD), la formation de centre gauche dont M. Letta fut le vice-secrétaire. Il a obtenu un vote écrasant jeudi soir en faveur d'une motion demandant d'"ouvrir une phase nouvelle avec un exécutif nouveau". Provoquant de ce fait la démission de M. Letta.
Personne n'a expliqué jusqu'ici pourquoi le PD a fait tomber son ex-numéro deux (M. Letta) pour le remplacer par son numéro un (M. Renzi), avec l'intention de conserver plus ou moins la même majorité parlementaire.
